Des prélèvements de plus en plus lourds, pour un Etat de moins en moins "souverain"
En
France, l’Etat dépense de plus en plus, en étant de moins en moins ‘souverain’.
Par Bruno Lemaire, Secrétaire
Général du club Idées Nation
Chacun sait, certes, que les dépenses publiques avoisinent
57% de son PIB – alors que ses recettes dépassent péniblement 52.5%. Les
esprits chagrins pourraient en déduire que la France n’impose pas assez, ou
dépense trop, ou les deux peut-être.
Mais mon point n’est pas celui là, il porte bien plus sur
l’évolution des dépenses publiques, et sur le fait que les dépenses
‘régaliennes’, celles qui concernent la défense, la justice, la police et les
affaires étrangères n’ont jamais été si basses.
De fait, comme le rappelait F. Vigne gans un article récent
de Valeurs Actuelles, les dépenses régaliennes ont suivi un parcours inverse de
celui des dépenses publiques, plus ces dernières ont été élevées, moins elles
ont ‘profité’ à l’Etat dans son rôle régalien d’Ordre et de Sécurité, interne
ou externe.
Les faits parlent d’eux même.
En 1960, avec des dépenses publiques de 35% du PIB, les
dépenses «régaliennes » du Quai d’Orsay et des ministères de la Défense,
de l’Intérieur, de la Justice
avoisinaient 6.5 %.
En 1990, les dépenses publiques avaient bondi de près de
15%, pour atteindre 49.5% du PIB, les dépenses régaliennes, elles, n’étant déjà
plus que de 4.5%
En 2013, 57% du PIB de dépenses publique, à comparer aux
56.6% de 2011 mais surtout au misérable 2.8% laissé aux dépenses de sécurité
intérieure et extérieure (1.6 % pour la Défense, 0.2 % pour la
diplomatie, 0.7 % pour la police, 0.3 % pour la justice).
Cette tendance, d’apparence inéluctable, peut sans doute
s’expliquer de diverses manières, mais la raison principale est liée au fait
que les dépenses dites ‘sociales’ sont devenues de plus en plus importantes sur
les cinq dernières décennies, au point que ces dépenses, qui ont dépassé celles
de l’Etat à partir de 1985-1986, ont
atteint à elles seules 24.6% du PIB 2011.
Face à une économie en berne, à des prestations sociales
tellement généreuses pour les migrants, même l’augmentation continue des impôts
et, jusqu’en 2011, la croissance d’un déficit record, ne pouvaient suffire. Il
a bien fallu tenter de brider certaines dépenses, en particulier celles qui ne
risquaient pas de nuire à tel ou tel segment électoral. Apparemment, ce furent
la justice, la police, et l’armée que l’on a choisi de rationner au-delà du
raisonnable. Qui pourrait s’en étonner, et encore moins s’en offusquer, au pays
dit des «droits de l’homme », pays dans lequel les victimes sont moins bien
traitées que les délinquants.
Au moins, nous savons maintenant où passent nos impôts, même quand ceux qui en payent sont de moins en moins nombreux, tout en payant de plus en plus. Il faut bien que ceux qui n'en payent pas puissent en 'profiter', même si ces impôts ou autres prélèvement sociaux restent insuffisants, face à la magnanimité de nos dirigeants, qui ne sont jamais si heureux que quand ils peuvent dépenser ce qu'ils n'ont jamais eu à gagner personnellement. Pour être élu, ou réélu, que ne ferait-on pas?
1974 – 2014 : les Quarante Décadentes.
RépondreSupprimer1974 – 2014 : quarante ans de construction européenne ininterrompue.
Résultat : un désastre.
Sapin revoit la croissance à la baisse à 0,4% en 2014, 1% en 2015.
Le ministre des Finances Michel Sapin a fortement revu à la baisse mercredi 10 septembre ses prévisions de croissance de l'économie française, à 0,4% cette année puis 1% l'an prochain.
Estimant que la zone euro toute entière était confrontée à une "situation exceptionnelle" en termes économiques, il a précisé par ailleurs lors d'une conférence de presse que la faible inflation devrait perdurer en France, avec un taux prévu à 0,5% en 2014 puis 0,9% en 2015.
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20140910.OBS8680/la-france-devrait-maintenir-son-objectif-d-economies-pour-2015.html
Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?
- « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)
- « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)
- « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)
- « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)
- « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
- « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)
- « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)
Espérons qu'il n'y aura pas 10 décadentes de plus, pour les #Sansdents au moins.
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