Faisons-payer_les_pauvres_pour_sauver_nos_creanciers
Faisons payer les pauvres …Tel semble être le slogan dominant de nos jours !
Q. Que voulez vous dire ?
Je veux m’élever ici contre cette pensée sinon unique, du moins dominante, consistant à soutenir que la priorité des priorités est de payer nos dettes, quitte à diminuer pour cela notre production de richesses réelles, le signe – qui bénéficie essentiellement aux riches – étant ainsi préféré à la chose – au détriment de la majorité de nos compatriotes, en particulier des plus pauvres d’entre eux.
Q. On dit pourtant « qui paye ses dettes s’enrichit » ?
Tout dépend de la légitimité de ces dettes, question sur laquelle personne, ou presque, ne semble s’interroger. De plus, il y a temps pour tout, et si le remboursement de ces dettes, de cet argent – emprunté raisonnablement ou non – exige une diminution de la richesse réelle, on peut aussi se demander si un moratoire, partiel ou total, ne s’impose pas.
Quand est-ce que l'on osera dire à nos concitoyens que la priorité n'est pas d'emprunter encore et encore pour rembourser nos dettes, mais de permettre, bien au contraire, à nos entreprises de produire, à nos compatriotes de consommer, à nos administrations de fonctionner.
Nos gouvernants actuels, ou ceux qui s’imaginent déjà à leur place, nous demandent d’accepter une croissance nulle, voire négative, pour que nos financiers et nos banquiers, qui se 'goinfrent' depuis 35 ans, ne soient pas soumis à contribution, pour une fois, quand la situation apparaît complètement dégradée.
Q. On ne peut quand même pas laisser le système monétaire et financier actuel s’effondrer ?
Pourquoi pas? Si ce système conduit à la faillite de notre économie, à une récession « à la grecque » pourquoi faudrait-il le sauver ? S’il faut choisir entre sauver le monde financier, et sauver le monde réel, on peut au moins se poser la question.
Q. Mais si nos banques font faillite, que va devenir l’épargne de nos concitoyens ?
Depuis ce qui est arrivé, dit-on, au roi Midas, on sait que la véritable richesse n’est ni l’or, ni l’argent, mais les biens et services réels. Si l’économie réelle s’effondre, quelle sera la valeur de cette épargne, qui, en définitive, est nécessairement gagée sur du réel, pas sur du virtuel. Qu’est-ce qui est le plus important, les richesses réelles, ou le signe correspondant ?
Par ailleurs, qu’est ce qui empêcherait la banque centrale française - une nouvelle Banque de France, ou l’ancienne redevenue souveraine - de reprendre cette épargne à son compte. Que cette épargne soit inscrite directement dans les comptes de notre banque nationale au lieu d’être dans ceux de nos banques privées serait plutôt une bonne chose*. De ce point de vue, les épargnants ont tout à y gagner. Là encore, on tente de faire peur à nos compatriotes en leur faisant croire que, pour sauver leurs économies, il faut donner encore plus d'argent aux banques.
Q. Mais quelle serait la crédibilité de notre système financier et de notre monnaie, si nos créanciers actuels ne sont pas payés, plus personne ne voudra investir dans nos entreprises, plus personne ne voudra prêter à nos administrations et, plus généralement, à nos compatriotes ?
Il est évident que toute économie moderne a besoin d’un système monétaire, d’une monnaie. Mais aucune fatalité, aucune loi économique, ne nous obligent à avoir une monnaie émise par des banques privées, à un taux d’intérêt extravagant, ou empruntée sur des marchés financiers extérieurs, soumis de plus au diktat et aux manipulations des agences de notation.
Ce qui fait la richesse d’une nation, ce sont ses hommes, sa technologie, ses capacités d’innovation, son courage, l’efficacité de son service public, absolument pas la richesse de ses banques ou le montant des primes de ses traders.
Faisons en sorte que nos usines redémarrent, que nos administrations fonctionnent, que tous ceux qui sont susceptibles de travailler apportent leurs compétences à la relance de notre économie, les ajustements monétaires se feront alors naturellement, si tel est l’objectif fixé aux autorités monétaires de notre pays.
Q. Et pour les dettes publiques en cours ?
Deux solutions complémentaires semblent s’imposer.
Tout d'abord, il faut renégocier les contrats pour que le taux d’intérêt réel soit indexé sur le taux de croissance (et ce, d’autant plus que l’on annonce une croissance zéro, voire ‘négative’ pour les prochains semestres). Si la croissance est au rendez-vous, même les créanciers en seront satisfaits. Sinon, il n’y a aucune raison que ces mêmes créanciers s’enrichissent à nos dépens.
Sur les 1700 milliards de dettes publiques françaises, 1400 à 1500 milliards sont dus aux intérêts qui nous ont été facturés depuis 1973, et la tristement fameuse loi Pompidou-Giscard.
Q. Et la deuxième solution ?
Exiger un moratoire de un an ou deux sur nos dettes, ce qui permettra de remettre l’économie française sur de bons rails.
Q. Pourquoi pensez-vous que nos créanciers accepteront cela ?
Parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Entre ne pas être remboursés du tout, ou être remboursés avec retard, même les plus avides de nos créanciers comprendront que la deuxième solution est moins mauvaise pour eux.
On soutient souvent que les impôts doivent plus pénaliser les "riches" que les "pauvres". C'est peut être discutable, mais, en tout cas, cela est complètement incohérent avec le fait de faire payer des intérêts de plus en plus élevés à ceux qui apparaissent le moins solvables.
Demande t-on à un cardiaque d'avoir un cœur qui monte à 190, alors qu'un sportif de même âge ne devrait pas dépasser 160?
C'est pourtant ce que le diktat des agences de notation semble nous imposer. Vous pouvez rembourser? Alors on ne vous demande presque rien comme intérêts. Vous ne pouvez pas? Alors on va vous massacrer avec des taux de 10, 15 voire 20%.
Nos journalistes économistes envahissent les médias pour affirmer avec plus ou moins de grandiloquence qu'en dehors du sauvetage de l'euro et d'une rigueur renouvelée, il n'y a pas de solution.
Que faire contre cette pensée unique, et inique, que trop de nos concitoyens semblent encore accepter comme vérité révélée? Affirmer et montrer que, non, le remboursement des dettes n'est pas la priorité de l'économie française.
Q. Une dernière question. Que faut-il penser de l'accord survenu cette nuit (26au27/10/2011) sur la "crise de l'euro"?
Tous ceux qui s'expriment ce matin (27/10/2011) sur la "résolution (très provisoire) de la crise de l'Euro" disent 2 choses:
1) les 100 milliards de dettes disparues ne vont rassurer que les marchés financiers (les banques vont peut être y perdre un peu, mais beaucoup moins que les contribuables) Il est bien précisé, d'ailleurs que ce sont uniquement, d'ailleurs, 100 milliards de dettes publiques 'privées', si l'on peut dire, qui sont ainsi rabôtées. Est-ce pour éviter les défauts qui déclencheraient la bombe à retardement des tristement fameux CDS, peut-être ...
2) cela va impacter l'économie réelle (cf. le commentaire de L. Parisot) donc l'austérité sera renforcée. Ce cercle vicieux va continuer à impacter de ,plus en plus les plus fragiles de nos compatriotes. Comme si l'on pouvait rembourser davantage en produisant moins!
Nos brillants commentateurs ont tous 'oublié' de préciser que de crise en crise, tous les payse de la zone euro, y compris la France, se mettent toujours davantage entre les mains de cette gouvernance bureaucratique européenne - elle même aux mains des "hauts financiers" - en abandonnant, plus ou moins consciemment, le peu de souveraineté qui nous reste.
Je persiste donc à dire que nous n'avons qu'une alternative: soit l'on s'abandonne au diktat des marchés financiers, soit l'on reprend notre sort en mains, en privilégiant l'économie réelle, et les besoins de nos compatriotes, et non les spéculateurs. Il vaut mieux utiliser 55 milliards d'euros pour aider notre économie, et nos compatriotes, plutôt que de payer 55 milliards d'intérêts - pour la plupart illégitimes - à nos créanciers.
* PS Une coquille - un véritable contre-sens en fait - m'avait été signalée sur cette phrase (voir les commentaires de Raymond), merci à Raymond de me l'avoir signalée.
Q. Que voulez vous dire ?
Je veux m’élever ici contre cette pensée sinon unique, du moins dominante, consistant à soutenir que la priorité des priorités est de payer nos dettes, quitte à diminuer pour cela notre production de richesses réelles, le signe – qui bénéficie essentiellement aux riches – étant ainsi préféré à la chose – au détriment de la majorité de nos compatriotes, en particulier des plus pauvres d’entre eux.
Q. On dit pourtant « qui paye ses dettes s’enrichit » ?
Tout dépend de la légitimité de ces dettes, question sur laquelle personne, ou presque, ne semble s’interroger. De plus, il y a temps pour tout, et si le remboursement de ces dettes, de cet argent – emprunté raisonnablement ou non – exige une diminution de la richesse réelle, on peut aussi se demander si un moratoire, partiel ou total, ne s’impose pas.
Quand est-ce que l'on osera dire à nos concitoyens que la priorité n'est pas d'emprunter encore et encore pour rembourser nos dettes, mais de permettre, bien au contraire, à nos entreprises de produire, à nos compatriotes de consommer, à nos administrations de fonctionner.
Nos gouvernants actuels, ou ceux qui s’imaginent déjà à leur place, nous demandent d’accepter une croissance nulle, voire négative, pour que nos financiers et nos banquiers, qui se 'goinfrent' depuis 35 ans, ne soient pas soumis à contribution, pour une fois, quand la situation apparaît complètement dégradée.
Q. On ne peut quand même pas laisser le système monétaire et financier actuel s’effondrer ?
Pourquoi pas? Si ce système conduit à la faillite de notre économie, à une récession « à la grecque » pourquoi faudrait-il le sauver ? S’il faut choisir entre sauver le monde financier, et sauver le monde réel, on peut au moins se poser la question.
Q. Mais si nos banques font faillite, que va devenir l’épargne de nos concitoyens ?
Depuis ce qui est arrivé, dit-on, au roi Midas, on sait que la véritable richesse n’est ni l’or, ni l’argent, mais les biens et services réels. Si l’économie réelle s’effondre, quelle sera la valeur de cette épargne, qui, en définitive, est nécessairement gagée sur du réel, pas sur du virtuel. Qu’est-ce qui est le plus important, les richesses réelles, ou le signe correspondant ?
Par ailleurs, qu’est ce qui empêcherait la banque centrale française - une nouvelle Banque de France, ou l’ancienne redevenue souveraine - de reprendre cette épargne à son compte. Que cette épargne soit inscrite directement dans les comptes de notre banque nationale au lieu d’être dans ceux de nos banques privées serait plutôt une bonne chose*. De ce point de vue, les épargnants ont tout à y gagner. Là encore, on tente de faire peur à nos compatriotes en leur faisant croire que, pour sauver leurs économies, il faut donner encore plus d'argent aux banques.
Q. Mais quelle serait la crédibilité de notre système financier et de notre monnaie, si nos créanciers actuels ne sont pas payés, plus personne ne voudra investir dans nos entreprises, plus personne ne voudra prêter à nos administrations et, plus généralement, à nos compatriotes ?
Il est évident que toute économie moderne a besoin d’un système monétaire, d’une monnaie. Mais aucune fatalité, aucune loi économique, ne nous obligent à avoir une monnaie émise par des banques privées, à un taux d’intérêt extravagant, ou empruntée sur des marchés financiers extérieurs, soumis de plus au diktat et aux manipulations des agences de notation.
Ce qui fait la richesse d’une nation, ce sont ses hommes, sa technologie, ses capacités d’innovation, son courage, l’efficacité de son service public, absolument pas la richesse de ses banques ou le montant des primes de ses traders.
Faisons en sorte que nos usines redémarrent, que nos administrations fonctionnent, que tous ceux qui sont susceptibles de travailler apportent leurs compétences à la relance de notre économie, les ajustements monétaires se feront alors naturellement, si tel est l’objectif fixé aux autorités monétaires de notre pays.
Q. Et pour les dettes publiques en cours ?
Deux solutions complémentaires semblent s’imposer.
Tout d'abord, il faut renégocier les contrats pour que le taux d’intérêt réel soit indexé sur le taux de croissance (et ce, d’autant plus que l’on annonce une croissance zéro, voire ‘négative’ pour les prochains semestres). Si la croissance est au rendez-vous, même les créanciers en seront satisfaits. Sinon, il n’y a aucune raison que ces mêmes créanciers s’enrichissent à nos dépens.
Sur les 1700 milliards de dettes publiques françaises, 1400 à 1500 milliards sont dus aux intérêts qui nous ont été facturés depuis 1973, et la tristement fameuse loi Pompidou-Giscard.
Q. Et la deuxième solution ?
Exiger un moratoire de un an ou deux sur nos dettes, ce qui permettra de remettre l’économie française sur de bons rails.
Q. Pourquoi pensez-vous que nos créanciers accepteront cela ?
Parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Entre ne pas être remboursés du tout, ou être remboursés avec retard, même les plus avides de nos créanciers comprendront que la deuxième solution est moins mauvaise pour eux.
On soutient souvent que les impôts doivent plus pénaliser les "riches" que les "pauvres". C'est peut être discutable, mais, en tout cas, cela est complètement incohérent avec le fait de faire payer des intérêts de plus en plus élevés à ceux qui apparaissent le moins solvables.
Demande t-on à un cardiaque d'avoir un cœur qui monte à 190, alors qu'un sportif de même âge ne devrait pas dépasser 160?
C'est pourtant ce que le diktat des agences de notation semble nous imposer. Vous pouvez rembourser? Alors on ne vous demande presque rien comme intérêts. Vous ne pouvez pas? Alors on va vous massacrer avec des taux de 10, 15 voire 20%.
Nos journalistes économistes envahissent les médias pour affirmer avec plus ou moins de grandiloquence qu'en dehors du sauvetage de l'euro et d'une rigueur renouvelée, il n'y a pas de solution.
Que faire contre cette pensée unique, et inique, que trop de nos concitoyens semblent encore accepter comme vérité révélée? Affirmer et montrer que, non, le remboursement des dettes n'est pas la priorité de l'économie française.
Q. Une dernière question. Que faut-il penser de l'accord survenu cette nuit (26au27/10/2011) sur la "crise de l'euro"?
Tous ceux qui s'expriment ce matin (27/10/2011) sur la "résolution (très provisoire) de la crise de l'Euro" disent 2 choses:
1) les 100 milliards de dettes disparues ne vont rassurer que les marchés financiers (les banques vont peut être y perdre un peu, mais beaucoup moins que les contribuables) Il est bien précisé, d'ailleurs que ce sont uniquement, d'ailleurs, 100 milliards de dettes publiques 'privées', si l'on peut dire, qui sont ainsi rabôtées. Est-ce pour éviter les défauts qui déclencheraient la bombe à retardement des tristement fameux CDS, peut-être ...
2) cela va impacter l'économie réelle (cf. le commentaire de L. Parisot) donc l'austérité sera renforcée. Ce cercle vicieux va continuer à impacter de ,plus en plus les plus fragiles de nos compatriotes. Comme si l'on pouvait rembourser davantage en produisant moins!
Nos brillants commentateurs ont tous 'oublié' de préciser que de crise en crise, tous les payse de la zone euro, y compris la France, se mettent toujours davantage entre les mains de cette gouvernance bureaucratique européenne - elle même aux mains des "hauts financiers" - en abandonnant, plus ou moins consciemment, le peu de souveraineté qui nous reste.
Je persiste donc à dire que nous n'avons qu'une alternative: soit l'on s'abandonne au diktat des marchés financiers, soit l'on reprend notre sort en mains, en privilégiant l'économie réelle, et les besoins de nos compatriotes, et non les spéculateurs. Il vaut mieux utiliser 55 milliards d'euros pour aider notre économie, et nos compatriotes, plutôt que de payer 55 milliards d'intérêts - pour la plupart illégitimes - à nos créanciers.
* PS Une coquille - un véritable contre-sens en fait - m'avait été signalée sur cette phrase (voir les commentaires de Raymond), merci à Raymond de me l'avoir signalée.
Bonjour Bruno
RépondreSupprimerBravo pour ce billet d'[e méchante...] humeur !
Toutefois, je ne comprends pas la 2iéme phrase du passage suivant:
"Par ailleurs, qu’est ce qui empêcherait la banque centrale française - une nouvelle Banque de France, ou l’ancienne redevenue souverain - de reprendre cette épargne à son compte. Que cette épargne soit inscrite dans les comptes des banques privées au lieu d’être dans ceux de notre banque nationale serait plutôt une bonne chose."
Amicalement
Raymond
Actuellement, nos économies sont censées être dans diverses banques commerciales, et être garanties, en cas de coup dur, par l'état. On affirme pourtant parfois, voire souvent, que si les banques font défaut, cela sera la catastrophe, d'où la "nécessité" de sauver les banques, pour sauver nos économies.
RépondreSupprimerSi cette crainte est justifiée, plutôt que d'utiliser cette garantie, ou pseudo-garantie, je propose simplement de supprimer les intermédiaires. Transférons donc ces épargnes directement de là où elles sont - et où l'on dit qu'elles risquent quelque chose - vers un endroit encore plus sûr, à savoir les caisses (scripturales) de l'Etat.
Est-ce plus clair?
Bonsoir Bruno
RépondreSupprimerje suis, bien entendu, d'accord avec ton commentaire !
Il me semble simplement que la phrase que j'ai pointée hier :
"Que cette épargne soit inscrite dans les comptes des banques privées au lieu d’être dans ceux de notre banque nationale serait plutôt une bonne chose."
dit... le contraire de ce que tu veux dire !
Bien amicalement,
Raymond
Merci à Raymond de m'avoir signalé cette inversion, transformant ma phrase en un véritable contre-sens incompréhensible.
RépondreSupprimerLa correction a donc été faite.
Pour récompenser d'éventuels fidèles lecteurs, je leur propose le petit exercice suivant:
Une première petite question digne - à peine - d'étudiants de première année en "Sciences" Eco..
1) sachant que la valeur nominale d'option perpétuelles rapportant annuellement 1% est de 100 milliards d'euros, quelle est leur valeur de marché ???
a) si le taux "normal" du marché est de 1%
b) si le taux "normal" du marché est de 5%
c) si le taux "normal" du marché est de 20%
Passons maintenant à du concret.
2) application pratique.
Etudiez le cas de Dexia, et/ou de la France ...
Commentez et expliquez. Essayez d'en déduire ce que devraient faire nos "élites politiques"
Bruno LEMAIRE.
PS. Je sais que les obligations ne sont pas perpétuelles, mais c'est pour faciliter le raisonnement de nos petits "étudiants".
Sans trop réfléchir, je hasarderais:
RépondreSupprimera) 1 Milliard; b) 200 millions c) 50 millions ?
Mais je dois me gourer, car... pour l'application concrete, je ne vois pas ce qu'il faudrait faire ?
Cela me fait vaguement penser à la manoeuvre géniale de Rafael Correa: annoncer qu'il va faire un DPC (Defaut Partiel Ciblé), ce qui fait aussitot plonger les titres de la dette souveraine de son pays (l'Equateur), puis, le moment venu... les racheter à vil prix !!
Mais l'Equateur est un pays souverain, libre de ces décisions, tandis que la France est sous tutelle de la "Troika" (FMI BCE et Commission de Bruxelles !)
Tooo Baaad !
A Raymond, et à d'autres "quizzeurs" éventuels.
RépondreSupprimerSur la première question, je n'avais pas tendu intentionnellment un piège. en fait, le niveau absolu du taux d'intérêt n'a pas "d'intérêt" pour estimer la valeur de marché des obligations, ce n'est que la valeur relative.
Je m'explique.
si vous achetez des obligations de 100 milliards, de valeur nominale 100 milliards, et que le taux d'intérêt obtenu par la possession de ces obligations est de 1%, ET que le taux d'intérêt "normal" pour ce type d'obligations est de 1%, la valeur "de marché" de ces obligations est de 100 milliards aussi.
MAIS SI le taux de marché d'obligations de m^me nature est passé à 3%, la valeur des obligations que vous avez en portefeuille va évidemment diminuer, puisque si vous voulez les revendre personne n'acceptera de vous les payer le prix d'achat.
Je vous laisse conclure pour la première question.
2) Pour la deuxième question, supposons que Dexia ait des obligations d'un rendement de 10%, évaluées à 100 milliards. si l'on décrète - le marché, la BCE, les agences de notation, ... - que le rendement devrait être de 20%, ces m^mes obligations vont perdre la moitié de leur valeur (en supposant, pour simplifier, que ce sont des obligations perpétuelles - jamais remboursées)
Que faire alors. Soit arriver à persuader le monde entier - c'est à dire le marché - que le "vrai rendement" est de 10%, soit accepter la dévaluation des obligations de Dexia.
A suivre peut être, cordialement
Bruno Lemaire.