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Affichage des articles du avril, 2020

Monnaie authentique et fausse monnaie

La monnaie « légale » est-elle de la fausse monnaie ? Bruno Lemaire, ancien responsable R&D d’IBM Conseil lesamoureuxdelafrance2020 On m’a reproché dernièrement de parler de « monnaie de singe » ou de « fausse monnaie » à propos de la monnaie émise légalement par la BCE, je vais essayer de m’en expliquer, en partant tout d’abord de ce que j’appelle monnaie ‘authentique’. Monnaie authentique. Pour moi, une monnaie ‘authentique’ est une monnaie qui correspond à un travail réel, déjà effectué et qui a été validé par un échange : objet ou service contre monnaie ‘authentique’ . La monnaie ‘authentique’ valide ainsi, dans l’échange, l’utilité de sa contrepartie. Bien entendu, cette monnaie authentique peut aussi faire l’objet d’une émission monétaire, d’un « prêt sur gage ». Monnaie ‘fausse’, ou monnaie « non authentique » A contrario, une monnaie non authentique, qu’elle soit légale ou pas, est une monnaie qui va être émise en contrepartie d’un actif ‘virtuel’,

Une monnaie gagée sur des manques, sur un trou du PIB

Bruno Lemaire, avril 2020  lesamoureuxdelafrance2020 La Monnaie selon Aristote. Monnaie que n’a-t-on dit sur ton compte ! Depuis Aristote et les trois caractéristiques qu’il accordait à ce concept, unité de compte, moyen d’échange et réserve de valeur , il semble que la notion même d’argent n’a jamais été réellement approfondie, même si l’argent semble de tout temps avoir été considéré comme le nerf de la guerre et le support de tout pouvoir, temporel et parfois spirituel. La monnaie, à la fois lubrifiant et voile ? Une quatrième « qualité » a parfois été associée à la monnaie, à savoir comme le déclarait le philosophe économiste David Hume, celle de « lubrifier » les échanges : « l’argent monnayé n’est pas, à proprement parler, un des sujets du commerce, mais seulement l’instrument que les hommes sont convenus d’employer afin de faciliter l’échange d’une marchandise pour une autre. Ce n’est pas une des roues du commerce : c’est l’huile qui rend le mouvement des roues plus doux

UnModelePostConfinement

Reprenons notre destin en mains : utopie ou nécessité ? Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC, 20 avril 2020 lesamoureuxdelafrance2020 Les prévisions de désastre économique s’enchaînent. N’étant pas la pythie, nous partirons ici des seuls faits : l’économie française perd 40% de sa production/consommation (le PIB pour faire bref) relative à chaque période de confinement. Une récession abyssale : Si le confinement dure 2 mois, elle aura donc perdu 40% de 2 mois, ou 80% d’un mois, soit environ 200 milliards d’euro. Mais comme la sortie de confinement ne remettra pas l’économie en marche si facilement, on peut encore prévoir 150 milliards de plus (une économie tournant en moyenne à 80% de ses possibilités pendant encore 3 mois, et rattrapant tout juste son niveau normal à l’automne 2020) et on arrive ainsi à 350 milliards de « trou » pour le PIB prévisionnel de 2020. On retrouve ainsi, à peu près, les chiffres d’Unicredit, un peu supérieurs à ceux annoncés par l’économiste J

LaBanqueCentrale_Le_nouveau_dealer_du_peuple

Les dettes nouvel opium du peuple : quels sont les dealers (Bruno Lemaire, 15 avril 2020) lesamoureuxdelafrance2020 Un bloggeur très suivi a récemment déclaré que les états semblaient aussi accrocs aux dettes que des héroïnomanes à leur drogue préférée. Pour enfoncer le clou, sans vraiment forcer le trait, il précise que les dettes « à taux zéro » sont réservées aux « meilleurs » clients, mais assez mal en point, comme les dealers revendent leur héroïne ou leur crack à leurs clients désargentés à «  prix cassés  » pour éviter qu’ils entrent en cure de désintoxication. Mais, avant de tenter de désintoxiquer les états et, au-delà, leurs peuples et plus particulièrement les plus fragiles d’entre eux, il nous semble utile de décrire à la fois ce qu’est cette drogue, et la façon dont elle est distribuée. L’argent-dette, une drogue : La drogue est l’argent-dette, ce n’est pas une nouveauté, de nombreux auteurs l’ont dénoncé depuis des décennies, mais sans dire vraiment ce qu’

Ce que l'article 104 de Maastricht signifiait rellement

Le but de l'article 104 était de laisser les marchés financiers devenir de plus en plus forts que les états, jusqu'au point de leur laisser réguler leurs politiques monétaires et, au delà, leurs politiques budgétaires. Hélas pour eux, et tant mieux sans doute pour les états, si ceux-là redevenaient un tant soit peu volontaristes, on s'aperçoit maintenant, vu la volatilité des marchés financiers et la faiblesse structurelle de nombreuses banques commerciales, que, maintenant, marchés financiers, banques commerciales et banque centrale sont pieds et poings liés du moins tant les banques centrales et/ou les états le veulent bien (sous la dictature anti démocratique de la commission européenne) Il suffirait que la banque centrale lâche les marchés , et d'abord les banques, pour que tout le système s'effondre , et ce en quelques secondes, en quelques clics d'ordinateur, de France Trésor aux marchés, des marchés aux banques, des banques à la banque centrale

Maastricht_et_la_BCE_FinDeLaMascarade

Grâce à Maastricht les financiers pensaient avoir tout prévu pour maîtriser l’argent Le tour de prestidigitation de l’article 104 de Maastricht Sur LCI, hier, le jour du Vendredi Saint, un expert un peu plus honnête, ou moins prudent, que ses confrères a révélé, peut être par inadvertance, le grand secret : Empêcher les É tats de s’abreuver directement auprès de la banque centrale. En supprimant ce marché « primaire », les états devaient passer par le marché secondaire, le « marché » financier (plus ou moins cannibalisé par les banques), puis par les banques commerciales elles-mêmes, qui se feraient racheter ces dettes, les « obligations souveraines », par la banque centrale, à leurs conditions, pas à celles de l’Etat ou de la Banque Centrale Les É tats ont été jetés dans les bras des marchés financiers. C’est ainsi que les marchés (financiers) se sont avérés pendant 35 ans plus puissants que les états, et les banques commerciales ont emboîté le pas, au détriment de la ba

Scénarios économiques post-confinement

Scénarios économiques de post confinement Par Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC, ancien responsable R&D à IBM Conseil Pas facile d’imaginer ce qui va se passer, sur le plan économique et monétaire, après le confinement, puisque la date du « déconfinement » n’est pas connue Nos hypothèses : un trou de 245 milliards Partons cependant sur une hypothèse moyenne d’une perte de 10% du PIB, par rapport au PIB qui avait été envisagé en euros constants pour 2020 ( estimé à 2450 milliards € , en « euros 2019 ») Je ne chercherai pas ici à justifier cette hypothèse, qui est peut-être minimaliste, mais à envisager ce qui pourrait arriver ensuite Tout d’abord, contrairement à ce qui a pu se passer comme « rattrapage » après 1968, je ne crois absolument pas à un rebond en 2020. Cette perte, ou plutôt ces non-dépenses de 245 milliards (10% de 2450) ne seront pas compensées. Il manquera bien 245 milliards au PIB français, 245 milliards aux dépenses faites par les français