Trop_De_Dettes_Pas_Assez_De_Pouvoir_D_Achat
Trop de dettes et pas
assez de pouvoir d’achat
Entretien avec Bruno Lemaire, club
Idées Nation.
Q. Bonjour. Vous dites « trop
de dettes » et « pas assez de pouvoir d’achat ».
Que voulez-vous dire par là, que la France est en faillite, et que
la situation est sans espoir ?
Je pars tout d’abord d’un constat.
Ce n’est sans doute pas le seul à faire sur le (mauvais) état
économique de la France, mais c’est sans doute l’un des seuls
qui puisse faire consensus, en dehors de toute arrière-pensée
politique, voire idéologique.
De plus, pour répondre à votre
question, aucune situation économique n’est sans espoir, du moins
tant que l’on ne nie pas la réalité des faits, et que l’on
cherche réellement à s’attaquer aux véritables causes, et non à
ses seuls effets.
Q. Et quelles seraient les
véritables causes de cette faillite et de ce pouvoir d’achat
insuffisant?
J’ai déjà abordé ce sujet dans
d’autres billets ou ‘causeries’, mais s’il faut résumer ma
position d’une seule phrase, je dirais que c’est la faute des
taux d’intérêts, ou, plus globalement, du fait que les frais
financiers, que ce soit en France, au Royaume Uni ou en Allemagne,
représentent maintenant plus de 35% du coût des biens et services,
alors que cette proportion n’était que de quelques 'pourcent' il y a
une quarantaine d’années. Et je n’intègre pas les profits
‘normaux’, les profits ‘entrepreneuriaux’ dans cette notion
de frais financiers. Ces frais financiers sont les frais liés à
l’endettement progressif de notre économie, et aux taux d’intérêt
exorbitants, puisque de l’ordre de 2, 3, 10 fois le taux de
croissance réel de l’économie.
Q. Même si cette proportion – le
tiers du coût en frais financiers - semble effectivement énorme, en
quoi est-ce nocif pour l’économie dans son ensemble ?
Maurice Allais, grand libéral
pourtant, aurait dénoncé ce fait – il l’a d’ailleurs
partiellement fait – en parlant de « revenus non gagnés »
ou de « rentes imméritées ». Mais cela mis à part, ce
sont ces frais financiers de plus en plus importants – réinvestis
dans toute autre chose que l’économie réelle – qui expliquent
la différence, le décalage, le ‘gap’, entre le pouvoir
d’achat réel, salaires et profits – c’est-à-dire la
demande solvable – et la production de biens et services
disponibles sur le marché.
Q. Je ne suis pas sûr de
comprendre. Comment peut-il y avoir insuffisance du pouvoir d’achat,
les frais financiers sont des revenus, justes ou injustes, comme les
salaires et les profits ? Ils peuvent donc être dépensés
comme tout autre revenu, et être utilisés en tant que pouvoir
d’achat…
Je vais répondre sur deux plans, deux
niveaux, l’un micro-économique, individuel, et l’autre
macro-économique, plus global.
D’un point de vue individuel, si vous
avez 35% d’emprunts à rembourser chaque mois, c’est autant de
moins que vous pourriez utiliser sinon pour vos dépenses courantes,
ne fut-ce que pour simplement survivre. Michael Rowbotham, l’auteur
de « grip of death », a ainsi calculé qu’entre 1963 et
1990, les ménages britanniques ont dû consacrer une somme de plus
en plus importantes à leur logement (7% en 1963, 28% en 1990, près
de 35% sans doute maintenant). Et ces chiffres doivent être encore
plus importants en France, en particulier dans la région parisienne.
D’un point de vue plus global, la
majorité de ces frais financiers, au lieu de retourner dans la
sphère de l’économie réelle, dans la sphère de la production de
biens et services concrets, a été investie dans des actions ou dans
des produits financiers, avec les conséquences que l’on sait, ou
dans l’immobilier, dans une frénésie spéculative qui ne peut que
très mal se terminer.
Là encore, si je reprends le cas du
Royaume Uni, en enlevant ainsi tout biais éventuel lié à l’Euro,
Michael Rowbottam,- encore lui – ou les économistes de « Positive
Economy » ont pu calculer – en évaluant le montant des
hypothèques immobilières – que le secteur financier possédait
maintenant plus de 40% de tous les immeubles ou maisons britanniques,
contre seulement 5% un siècle plus tôt, ou ‘seulement’ 20% il y
a cinquante ans.
Ces chiffres, et cette tendance - qui
semble inéluctable - expliquent sans doute pourquoi l’INSEE, dans
ses calculs d’inflation, minore autant la part de l’immobilier
dans le calcul de l’évolution du prix du panier de la ménagère,
la ménagère « standard » pouvant de moins en moins
payer son logement, si elle doit rembourser de tels frais.
Q. Si je comprends bien, les frais
financiers ont pris une trop grande place par rapport à d’autres
‘revenus’, et en particulier par rapport au « pouvoir
d’achat » du plus grand nombre ?
C’est tout à fait cela.
Q. Mais que peut-on y faire ?
L’objectif est simple : quand un
malade a la fièvre, on ne casse pas le thermomètre, on tente de
faire baisser cette fièvre, en s’efforçant tout d’abord de
comprendre la cause profonde de cette fièvre.
Ici, une première cause est évidente,
les frais financiers sont trop élevés. Mais il y a peut-être,
avant cette cause, une cause plus importante …
Q. Laquelle ?
L’existence de taux d’intérêt
trop importants, voire même l’existence de dettes qui, tant dans
le domaine privé – entreprises et ménages – que dans le domaine
public – dettes de l’Etat, des collectivités locales et des
assurances sociales – font peser un poids de plus en plus
insupportable sur l’économie. Chacun sait d’ailleurs, ou devrait
savoir, que ces dettes ne pourront jamais être remboursées dans
leur totalité, du moins dans un horizon prévisible, au moins 50
ans, sinon plus lointain encore.
Q. Je croyais pourtant que
l’Allemagne, pour ne citer qu’elle, avait commencé à faire
diminuer sa dette publique ?
C’est vrai, mais cela s’est traduit
par le fait que la dette d’autres pays a encore augmenté. Là
encore, comme pour le commerce international, c’est du simple bon
sens. De la même façon que les pays ne peuvent pas être tous
exportateurs nets, et que les exportations nettes d’un pays exigent
des importations nettes d’un autre pays, le remboursement d’une
dette par un particulier ou un état exige le plus souvent qu’un
autre emprunt soit contracté.
C’est ailleurs ainsi que, pour la seule France, les dettes publiques n’ont jamais été réellement remboursées depuis 35 ans, bien au contraire. Ces dettes ont simplement été « roulées », c’est-à-dire que la France a réemprunté, tout d’abord pour rembourser ses dettes initiales, puis pour rembourser les intérêts de cette dette, puis pour faire face à d’autres dépenses non financées par son propre budget.
C’est ailleurs ainsi que, pour la seule France, les dettes publiques n’ont jamais été réellement remboursées depuis 35 ans, bien au contraire. Ces dettes ont simplement été « roulées », c’est-à-dire que la France a réemprunté, tout d’abord pour rembourser ses dettes initiales, puis pour rembourser les intérêts de cette dette, puis pour faire face à d’autres dépenses non financées par son propre budget.
Q. Certes, mais pour l’Allemagne,
c’est quand même différent, puisque sa dette publique a
réellement diminué depuis 2 ans …
Oui, mais cette diminution s’est
opérée aux dépens d’autres pays, qui au lieu d’emprunter
directement pour rembourser leurs propres dettes, ont dû financer
des dépenses sociales rendues plus importantes par le seul fait
qu’un déficit commercial important se concrétise par des
fermetures d’entreprises, d’usines, de commerces, et donc par un
chômage accru.
Q. Je repose donc ma question. Si
l’Allemagne, d’après vous, n’est pas nécessairement LE modèle
à suivre, que peut-on réellement faire ?
La seule piste raisonnable est de
privilégier l’économie réelle aux dépens de l’économie
financière, en inversant ainsi le processus qui s’est peu à peu
installé depuis des dizaines d’années, en s’attaquant à tout
ce qui freine la production et la consommation. La France, et plus
généralement l’Europe, voire le monde, se sont installés dans
une économie d’endettement, le montant des dettes, privées ou
publiques, étant de plus en plus important.
Q. Vous parlez de dettes, mais je
suppose qu’il y a aussi des créanciers. Suggérez-vous de les
euthanasier, comme Keynes le suggérait déjà en parlant des
rentiers ?
Avant de vous répondre, permettez-moi
de revenir un bref instant sur une situation idyllique, que d’aucuns
connaissent sous la forme du conte de l’île des naufragés. L’idée
est fort simple. Nous partons d’une situation pour laquelle il n’y
aurait pas de dettes, aucun emprunt en cours., avec 3 producteurs
consommateurs, un cultivateur, un meunier, et un boulanger.
Q. Dans ce cas, bien sûr, « pas
de dettes » signifie pas de frais financiers à l’horizon…
Effectivement. Il se trouve cependant
que, vu la longueur différente des processus de production,
fabriquer du pain prend quelques heures au boulanger, fabriquer de la
farine quelques jours au meunier, récolter du blé six mois ou un an
(suivant les régions) au céréalier. C’est en partie pour cela
que les économies modernes ne font pas que du troc, et que les échanges reposent en partie sur de la confiance : tu me donnes du pain
maintenant, et je te promets de te payer dans quelques jours grâce
à la vente de ma farine, ou dans quelques mois grâce à la vente de
mon blé.
Q. Ces promesses de payer plus tard,
c’est ce que l’on appelle le crédit ?
Tout à fait. Et ce crédit, entre
particuliers ou entre entreprises a pris le plus souvent, et de plus
en plus, la forme de la monnaie. Le seul hic, c’est que cette
monnaie n’est pas contrôlée par les producteurs eux-mêmes, les
producteurs de blé, de farine ou de pain, mais par d'autres 'intermédiaires', qu'ils soient banquiers ou « marchés financiers »
Q. C’est-à-dire ?
Prenons le cas d’un banquier. Pour
que le boulanger n’ait pas besoin d’attendre une semaine pour
être payé par le meunier, ou six mois pour être payé par le
céréalier, il va proposer d’avancer de l’argent au céréalier
– un emprunt sur un an – ainsi qu’au meunier – un emprunt sur
2 ou 3 semaines.
Bien sûr, cet emprunt devra être
rémunéré. Mais, pour cela, il faudra aussi que les récoltes ou
les fabrications futures de blé, de farine et de blé soient
suffisantes pour rembourser, disons pour payer le banquier. Il faut
bien que tout le monde vive …
Q. Cela me semble normal.
Oui et non. Tout dépend du taux
d’intérêt. Le banquier ou la monnaie n’étaient pas
indispensables au fonctionnement de l’économie, même si leur
existence le simplifie : on aurait pu imaginer un système de
comptabilité automatique prenant en compte les débits et les
crédits de nos 3 protagonistes. Supposons cependant que
l’intervention du banquier facilite la vie du céréalier, du
meunier et du boulanger, et qu’ils vont ainsi produire davantage
dans les mêmes conditions de travail. Cette production
supplémentaire, d’une certaine façon, on peut dire que le
banquier la mérite. Pour fixer les idées, supposons que, grâce au
banquier, leur efficacité a cru de 3%, que leur « PIB »
a cru de 3%.
Q. On pourrait alors accepter un
taux d’intérêt de 3% ?
Oui, c’est tout à fait cela. Les
« services » du banquier ont permis de produire 3% de
plus.
Q. Mais que se passerait-il si le
taux d’intérêt était de 4 à 5%, ou pire encore, si la
production n’avait pas augmenté en dépit, ou à cause, de
l’intervention du banquier ?
Et bien, c’est ce qui se passe
actuellement, dans la situation que vit concrètement la France de
ces dernières années. Les taux d’intérêt étant nettement plus
élevés que le taux de croissance réel de l’économie, les
banquiers et, plus généralement les marchés financiers, se sont
enrichis sans cause – autre que le fait, privilège insigne, qu’ils sont les seuls à
pouvoir « créer » de l’argent, en dehors de la banque
centrale qui ne crée en fait qu’un petit pourcentage de l’argent
réellement en circulation.
C’est dette disparité de plusieurs 'pourcent' – les pseudo-experts parlent de ‘points’ – entre les
taux d’intérêt et le taux de croissance qui explique à la fois
l’explosion des dettes – non remboursables à échelle humaine –
et la croissance des rentes et des revenus non gagnés relativement à
la stagnation, voire à la décroissance, des revenus ‘normaux’,
salaires et profits, issus de la sphère productive, de la sphère
non financière: les dit revenus ne représentant plus que de l’ordre
de 60% du PIB, c’est-à-dire de la richesse produite.
Q. Je suppose que vous avez quelques
chiffres, à l’appui de cette thèse ?
Un chiffre suffira, en sus de ceux déjà
cités. Le PIB de la France, sur les cinq dernières années, est
resté au mieux stable : croissance zéro, en euros constants
(en défalquant une inflation officielle de 1.8%
Q. Ce qui fait qu’avec une
inflation réelle de 4 à 5%, le PIB a diminué de près de 10% sur 5
ans …
Effectivement. Mais restons en
simplement aux chiffres officiels, disons 2% d’inflation. Les taux
d’intérêt aux entreprises ont varié entre 4 et 7%, et aux
particuliers entre 6 à 18 % (en deça du taux dit « usuraire »).
Cela montre bien que sur la dernière période, les financiers ont
continué à s’enrichir au dépense de la sphère réelle, celle
des entreprises et des ménages.
Q. Que suggérez-vous alors ?
Un encadrement très strict des taux de
crédit. Aucun crédit aux entreprises ne devrait dépasser le taux
de croissance envisagé. Si le taux de croissance budgété par
l’Etat est de 0.5%, aucun crédit ne devrait dépasser ce taux. Si,
pour diverses raisons, on considère qu’une inflation ‘tolérable’
serait de 2%, alors le taux de crédit aux entreprises ne devrait en
aucun cas dépasser 2.5%, le taux ‘réel’ plus le taux
d’inflation.
Q. Et pour le crédit à la
consommation ?
Pour les crédits de première
nécessité, la même règle devrait s’appliquer. Pour les autres
biens et services, on pourrait éventuellement envisager de permettre
1% de plus, afin de ‘récompenser’ le comportement 'fourmi' (on
épargne avant de consommer) plutôt que le comportement ‘cigale’.
Mais des taux supérieurs devraient être illégaux.
Q. Mais, dans ce cas, plus aucune
banque ne voudra prêter … Il faut bien que les banquiers gagnent
leur vie …
Certes, mais il n’y a aucune
justification technique, théorique, voire éthique ou philosophique
pour que les banquiers gagnent mieux leur vie que les vrais
‘producteurs’.
Q. Et si, malgré tout, les banques
ne veulent pas prêter ?
La solution politique est simple. Si
les banques ne veulent pas prêter, on leur enlève le pouvoir de
battre monnaie, c’est-à-dire de prêter de l’argent qu’elles
n’ont pas, et qu’elles se contentent d’émettre à l’occasion
de nouveaux prêts. L’Etat retrouverait ainsi sa souveraineté
monétaire pleine et entière.
Q. Une dernière question. Que
faut-il faire vis-à-vis des emprunts actuels ?
La suggestion la plus juste et la plus
équitable serait d’appliquer la nouvelle règle, le nouvel
encadrement des taux, aux taux en cours, afin que nul ‘rente indue’
ne soit permise, mais que les créanciers ne soient quand même pas
(trop) dépossédés, même si les taux d’intérêt antérieurs
étaient déjà sans doute très contestables, sur le plan éthique.
Q. Sans compter que les créanciers préféreront sans doute qu’on leur rembourse leurs créances, même
avec un faible intérêt, que de risquer de tout perdre, si leurs
débiteurs devenaient insolvables…
On ne peut mieux dire.
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Vendredi 15 mars 2013 :
RépondreSupprimerEspagne : nouveau record de la dette publique à 84,1% du PIB à la fin 2012.
La dette publique de l'Espagne a fortement progressé au cours du dernier trimestre 2012, pour atteindre un nouveau record historique, à 84,1% du PIB, en raison d'une hausse tant au niveau de l'administration centrale qu'au niveau des 17 régions autonomes, a annoncé vendredi la Banque d'Espagne.
Dette publique de l'Espagne :
2007 : dette publique de 36,3 % du PIB.
2008 : dette publique de 40,2 % du PIB.
2009 : dette publique de 53,9 % du PIB.
2010 : dette publique de 61,5 % du PIB.
2011 : dette publique de 69,3 % du PIB.
2012 : dette publique de 84,1 % du PIB.
http://www.google.com/publicdata/explore?ds=ds22a34krhq5p_#!ctype=l&strail=false&bcs=d&nselm=h&met_y=gd_pc_gdp&scale_y=lin&ind_y=false&rdim=country_group&idim=country:es&idim=country_group:non-eu&ifdim=country_group&hl=fr&dl=fr&ind=false
Vendredi 15 mars 2013 :
RépondreSupprimerPour sauver de la faillite les Etats européens surendettés, les neuneus ont créé le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Mais ce Fonds est alimenté par des dizaines de milliards d'euros que doivent payer ... les Etats européens surendettés !
Par exemple, en janvier 2013, la contribution de l'Italie au FESF a atteint 43 milliards d'euros. Du coup, la dette publique de l'Italie a battu son record historique : 2022,7 milliards d'euros !
Le Fonds de Stabilité ne stabilise rien du tout : au contraire, il aggrave la catastrophe !
Lisez cet article hilarant :
Italie : la dette publique atteint un nouveau record historique : 2022,7 milliards d'euros.
La dette publique italienne dépasse le seuil des 2000 milliards d'euros, marquant un nouveau record historique en Janvier à 2022,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 34 milliards d'euros par rapport à décembre, augmentation en grande partie due à la contribution de l'Italie au Fonds Européen de Stabilité Financière.
LA DETTE - En Janvier 2013, le soutien de l'Italie aux pays de la zone euro en difficulté (ce qui correspond à la part de l'Italie dans les prêts du FESF) s'est élevé à 0,4 milliard d'euros : la contribution totale de l'Italie au FESF créé pour lutter contre la crise de la dette en Europe a atteint 43 milliards d'euros. La dette du «gouvernement central», explique le rapport, a donc augmenté de 34,5 milliards d'euros par rapport à décembre, la dette des «administrations locales» a diminué de 0,5 milliards d'euros.
En Espagne, la dette a atteint le niveau record de 84% du PIB à la fin de 2012, soit une augmentation de 14,8% par rapport à 2011.
http://www.corriere.it/economia/13_marzo_15/debito-record-Fitch-taglia-stime-Pil_6141a096-8d5a-11e2-b59a-581964267a93.shtml
Samedi 16 mars 2013 :
RépondreSupprimerBank-run à Chypre.
Samedi matin, à Chypre, des dizaines de Chypriotes et d'étrangers, très nombreux sur l'île, étaient visibles devant les banques pour retirer de l'argent des distributeurs automatiques.
Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord dans la nuit de vendredi à samedi sur un plan d'aide de 10 milliards d'euros pour Chypre.
Les banques devront y participer via une ponction de 9,9% sur les dépôts, a annoncé un responsable de la zone euro.
"C'est fait", a indiqué ce responsable européen, qui a précisé que les dépôts inférieurs à 100 000 euros ne seraient ponctionnés qu'à 6,75% et que les intérêts des dépôts seraient aussi taxés.
Lisez cet article :
Chypre/aide : colère des épargnants.
Ces prélèvements sur les dépôts des épargnants, censés rapporter 5,8 milliards d'euros, seront appliqués à toutes les personnes résidant sur l'île méditerranéenne, des employés chypriotes aux oligarchies russe.
Des tweets de gens en colère se multipliaient samedi sur la Toile même si l'accord n'était pas à la Une de la presse, en raison de sa conclusion tard dans la nuit à Bruxelles.
Juste après l'annonce de l'accord, des dizaines de Chypriotes et d'étrangers, très nombreux sur l'île, étaient visibles devant les banques pour retirer de l'argent des distributeurs automatiques.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/03/16/97002-20130316FILWWW00324-chypreaide-colere-des-epargnants.php
Dimanche 17 mars 2013 :
RépondreSupprimerA Chypre, le gouvernement va voler 6,75 % des dépôts de tous les épargnants.
Si un épargnant chypriote possède plus de 100 000 euros, le gouvernement va lui voler 9,9 % de son épargne.
Bon.
D'accord.
La question la plus importante est la question que pose Lars Christensen, de Saxo Bank :
"Maintenant, l'Italie et l'Espagne vont-elles à leur tour confisquer 10 % des dépôts des épargnants ?"
"Will Italy and Spain also face 10% confiscation on bank deposits ?"
http://www.romandie.com/news/n/Will_Italy_and_Spain_also_face_10_confiscation_on_bank_deposits__RP_170320130943-30-333976.asp
Dimanche 17 mars 2013 :
RépondreSupprimerAprès avoir analysé la situation désespérée de la Grèce, l'économiste Jacques Sapir analyse la situation de Chypre : pour Jacques Sapir, Chypre risque entraîner une réaction en chaîne.
Lisez cet article :
Dans ce contexte survient le samedi 16 mars l’annonce de l’accord sur Chypre, et de ses conséquences. Le gouvernement de Nicosie, pour obtenir le soutien de l’Union Européenne, a dû mettre en œuvre une mesure extrêmement dangereuse : un prélèvement direct sur les comptes bancaires. Les effets de cette mesure ne se feront probablement pas attendre dans les autres pays. En effet, à Chypre même, des queues se formaient devant les banques pour retirer l’argent des comptes, mais sans effets car le gouvernement avait gelé la veille les montants. Mais ce qui est arrivé aux Chypriotes va servir de leçon pour les autres pays. Une telle mesure est parfaitement envisageable en Grèce, en raison de l’effondrement des recettes fiscales. La logique de la situation serait que l’on assiste à un « bank run », une panique bancaire en Grèce, puis probablement en Espagne et en Italie.
Concrètement, la situation de la Grèce a connu une nouvelle aggravation, dont les effets seront manifestes d’ici à juillet prochain. Mais la combinaison de cette situation et du faux-pas des autorités à Chypre risque de confronter les autres pays en crise ouverte, l’Espagne, le Portugal et sans doute l’Italie, à la perspective de paniques bancaires qui, même si elles ne sont pas justifiées, seront extrêmement difficiles à contrôler. La TROÏKA veut continuer de voir couler le sang de la Grèce par ses veines grandes ouvertes, mais ce sang ne va pas tarder à nous éclabousser.
Jacques Sapir.
http://russeurope.hypotheses.org/1028
Lundi 18 mars 2013 :
RépondreSupprimerChypre : les banques de l'île vont rester fermées jusqu'à jeudi.
Lisez cet article :
Le Parlement chypriote a reporté à mardi son vote sur le plan de sauvetage européen très impopulaire sur l'île, dont la clause sans précédent prévoyant de prélever une taxe sur tous les dépôts bancaires fait trembler les marchés financiers.
Malgré ce report, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement en milieu d'après-midi, clamant : "non à l'euro", ou encore : "L'Europe existe pour ses peuples, pas pour l'Allemagne".
Pour éviter une ruée aux guichets, les banques de l'île vont rester fermées jusqu'à jeudi, selon un responsable de la Banque centrale.
http://www.romandie.com/news/n/Chypre_le_plan_de_sauvetage_inqui_les_march_le_vote_report_RP_180320131749-30-334569.asp
Le Parlement chypriote a rejeté mardi le plan de sauvetage européen pour l'île après le tollé provoqué par la taxe sans précédent sur les dépôts bancaires qui y est prévue, replongeant la zone euro dans une crise aux conséquences incertaines.
RépondreSupprimerL'annonce du rejet a été accueillie par une énorme explosion de joie devant le Parlement où des milliers de manifestants s'étaient réunis pour dire Non au texte.
"Chypre appartient à son peuple", a scandé la foule.
"Parce que nous sommes petits, ils ont cru qu'ils pouvaient faire ça avec nous. Mais Chypre ne veut pas être un cobaye pour l'Europe", a dit Stefanos Angelidis, un chômeur de 28 ans.
"Nous savons que ça va être difficile, mais nous sommes prêts à accepter les sacrifices pour sauvegarder notre dignité", a affirmé Maria Hadjisawa, une traductrice de 30 ans.
http://www.boursorama.com/actualites/chypre-le-parlement-rejette-le-plan-de-sauvetage-europeen-23a5172e9c683dfd8d3c9442192aca9b