ValseHesitationSurLesRetraites
Une valse-hésitation de plus : la question des retraites
….
Que d’agitation autour des retraites : il est vrai que
tout un chacune se sent concerné. Mais de quoi s’agit-il exactement aurait sans
doute dit le Maréchal Foch, qui aimait les problèmes bien posés. Est-ce
vraiment un problème de génération, d’allongement de la durée de vie qui
exigerait apparemment un allongement ad hoc de la durée de cotisation, ou
est-ce essentiellement autre chose ?
La véritable question paraît pourtant simple, si la réponse
ne l’est pas : quelle devrait être
la part de la production nationale qui devrait
aller aux « inactifs », et quelle est la part de cette production
qui devrait rester entre les mains des
actifs. Dans la France de 2013 ou de 2014, il y a des gens qui travaillent pour
produire un certain « gâteau », des biens et services privés,
marchands, ainsi que des biens et services publics. Tout le reste est
littérature.
Ce gâteau collectif, global, le PIB, est donc produit par un
certain nombre d’actifs. En dehors de ces personnes actives, au travail, il y a
des jeunes, qui ne travaillent pas, ou pas encore, et des seniors, qui ont
travaillé mais qui ne travaillent plus. Ces derniers, ces retraités, pensent
avoir droit, c’est légitime, à une partie de ce qui est produit par d’autres,
puisque, au cours de leur vie active, ils ont eux-mêmes travaillé pour les
inactifs.
La question auxiliaire, quoique importante, est la clé de
répartition, sachant que la question principale, qu’il ne faut pas perdre de
vue, concerne ce qu’il faut répartir. Un
enfant de 5 ans pourrait comprendre cela, avec simplement un sac de billes. Le
simple bon sens conduit à dire qu’on ne
peut distribuer que ce qui existe,
qu’on ne peut récolter avant d’avoir semé.
Ainsi, pour une période donnée, par exemple l’année 2014, les pensions de retraite dépendent nécessairement de ce qui va être produit en 2014, indépendamment des points accumulés pendant la vie de ces mêmes retraités, même si la justice exige de tenir compte des efforts passés.
Ainsi, pour une période donnée, par exemple l’année 2014, les pensions de retraite dépendent nécessairement de ce qui va être produit en 2014, indépendamment des points accumulés pendant la vie de ces mêmes retraités, même si la justice exige de tenir compte des efforts passés.
Si ce qui va être produit en 2014 n’est pas globalement
suffisant, cette insuffisance ne dépendra évidemment pas de la façon de
répartir l’éventuel surplus, que ce soit par capitalisation – l’exception – ou par répartition – la règle.
La question des retraites est donc nécessairement liée à ce
que David Ricardo écrivait déjà il y a 2 siècles : le principal problème
de l’économie politique est à la fois un problème de production et de
répartition-distribution. Il faut assurer la production la plus efficace
possible, avec la plus grande justice dans la répartition de cette production.
C’est au niveau
global qu’il faut donc s’attaquer à cette question. Si l’on peut nous montrer
qu’il y aura davantage à distribuer si
les gens travaillent plus longtemps, pourquoi pas. Mais, comme le dit fort
justement Marine Le Pen, (re-)mettons
déjà au travail ceux qui sont en âge « normal » de travailler,
cela devrait déjà augmenter le gâteau à distribuer. Avec plus de 10% de chômeurs, et sans doute
près de 15% si on comptabilise les emplois partiels ou les faux emplois, il y a
donc de la marge.
Ratiociner sur l’augmentation de la CSG, ou des cotisations,
salariales ou patronales, ou sur telle ou telle autre variable n’a donc aucun sens,
puisque c’est l’économie française qu’il
faut redresser en priorité. Mais il faut bien que le pouvoir socialiste s’agite,
et fasse semblant, une fois de plus, de paraître se préoccuper de l’avenir de
nos compatriotes. Il faut dire que l’UMP
n’a guère fait mieux du temps où il était encore aux manettes.
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