LeProgrammeEcoDeMArineLePenalafoisCoherentEtEfficace

Le programme économique du Front National est cohérent et crédible, n’en déplaise à ses contradicteurs, par Bruno Lemaire, docteur ès sciences économiques, conseiller économique de Marine Le Pen

Devant la montée du Front National, la quasi-unanimité des médias semble s’être donnée le mot : il faut tout faire pour décrédibiliser le mouvement dirigé par Marine Le Pen. L’article des Echos signé par Eric Le Boucher, intitulé « les aberrantes propositions économiques du FN » s’inscrit clairement dans cette problématique, et pour cela, il n’hésite pas à mélanger contre-vérités, omissions ou affirmations sans aucun fondement.
Pour quelqu’un qui se présente comme libéral – ce qui est normal pour un diplômé de Dauphine – le premier argument du sieur Le Boucher, et presque le crime absolu, serait que le programme proposé par Marine Le Pen serait une simple copie de celui de la gauche (« Les chapitres du « Projet » présidentiel de Mme Le Pen sont des copiés-collés de la gauche »). Un tel argument serait risible si la situation économique et politique de la France n’était pas si grave.
En dehors de cette affirmation sans fondement – autre que le fait que Marine Le Pen se préoccupe sûrement davantage du sort des ouvriers, des employés et de la classe moyenne et populaire que ne le fait la prétendue « gauche » - notre journaliste économique, ou notre économiste journaliste se retrouve en pleine contradiction, puisque tout en accusant Marine d’être de gauche, voire d’extrême gauche, il lui reproche d’être poujadiste, ou de l’avoir été. Manifestement Monsieur Le Boucher a du mal à comprendre ce que Marine entend par Etat stratège, un état à la fois protecteur des plus faibles, mais aussi garant des grandes souverainetés nationales, quand le contexte l’exige. Pour Monsieur Le Boucher, manifestement, il faudrait être soit libéral – en fait ultra-libéral – soit collectiviste, pour ne pas dire marxiste-léniniste (d’où la  comparaison qu’il se permet de faire entre Marine Le Pen et de défunt président du Venezuela, H. Chavez).
Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur le rôle de l’Etat, balayé en quelques mots par Eric Le Boucher, mais revenons à la seule partie de l’article qui pourrait apparaitre argumentée, à savoir les trois points de la « priorité aux français », de l’Etat fort, et du « retour au franc ».
Sur le troisième point, qu’il serait plus honnête et plus précis de dénommer « renaissance du franc » pour cause de désastre de l’Euro et de faillite de l’eurozone, de nombreux économistes, de gauche comme de droite, français comme étrangers, ont montré l’insanité de nombre de propos de ceux quoi veulent à tout prix défendre l’indéfendable, à savoir le maintien coûte que coûte d’un euro, sous perfusion depuis plus de 3 ans, et qui a conduit la zone euro à être l’une des zones économiques les plus fragiles du monde. Entre les arguments  fort bien documentés d’un Jacques Sapir et ceux, à l’emporte-pièce, d’un Jacques Attali, qui veut défendre à tout prix sa ‘créature’, le bon sens aura vite choisi le premier Jacques. Il faut tenter de sortir de façon concertée de la zone Euro, avant que les dommages causés ne soient quasiment irrémédiables, lorsque la zone euro finira par exploser. C’est la position du Front National, et c’est la seule crédible.
Sur l’état fort, j’ai déjà esquissé une réponse : Eric Le Boucher ne comprend pas, ou feint de ne pas comprendre, la notion d’Etat stratège de Marine Le Pen, en faisant croire que l’Etat dont rêve Marine serait un état « soviétique », alors que s’il existe véritablement des tendances « soviétisantes en Europe », elles viennent bien davantage de la BCE, de Bruxelles, voire du FMI que de la volonté ou des propositions patriotes de Marine Le Pen. Et ce n’est pas en insinuant que le Front National serait social-national (pour ne pas dire nazi) que Monsieur Le Boucher se grandit, ou honore sa profession.
Sur le premier point, « priorité aux français », là encore Erci Le Boucher se contente, en guise d’argumentation sérieuse, de dire que les chiffres donnés par certains spécialistes reconnus des flux migratoires à propos du coût de l’immigration – 50 à 70 milliards d’eurosannuels – seraient faux, et que l’immigration serait, en fait, une « chance pour la France ». La preuve, avance notre journaliste, serait que comme les immigrés sont plus jeunes que la moyenne de la population « autochtone », ils cotisent davantage qu’ils ne perçoivent.
Ce ‘raisonnement’ aurait peut-être été vrai à la fin des années 1960, quand l’immigration était essentiellement une immigration de travail, qui ne concernait globalement et que quelques centaines de milliers d’individus, et au moment où il y avait quasiment le plein emploi. Mais ce n’est plus le cas depuis longtemps, depuis la loi du regroupement familial Giscard-Chirac, loi apparemment humaniste mais qui a vu déferler sur notre sol des millions de malheureux, dont la plupart n’ont jamais travaillé, et encore moins cotisé. Avec 5 millions de chômeurs, comment peut-on considérer que les cotisations des immigrés actuels et futurs, sans emploi, vont pouvoir financer les prestations diffusées si généreusement – et parfois beaucoup plus généreusement à ceux qui ont vécu et travaillé en France depuis des décennies - à tous ceux qui mettent le pied sur notre sol !
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la qualité du programme présidentiel de Marine Le Pen et du Front National, en particulier sur les écluses commerciales  qu’il faudra mettre en place, mesures phares d’un protectionnisme intelligent et raisonné, pour lutter contre la concurrence déloyale de pays qui semblent avoir redécouvert l’esclavage que les occidentaux ont, peu ou prou, abandonné depuis plusieurs siècles. Mais là n’est pas notre propos, qui était simplement de montrer que tout semblait bon aux adversaires de la présidente du Front National pour travestir la réalité de son programme, au prix parfois des contre-vérités les plus éhontées ou des amalgames les plus douteux frôlant la diffamation.
Qu’il me soit simplement permis de dire, en conclusion, et en tant qu’économiste, que je trouve bien atterrant qu’un journaliste des Echos, dont la formation économique aurait pu le dissuader de telles caricatures, puisse écrire de telles sornettes, sous le seul prétexte, de plus en plus apparent, que tout va être, et « doit être »,  fait pour tenter d’empêcher les idées de Marine Le Pen de triompher.

Commentaires

  1. Le livre de Gerard Pince "les français
    ruinés par l'immigration" donne des arguments basés sur des arguments et chiffres précis. Les arguments de Eric Le Boucher, comme l'indique implicitement
    Bruno Lemaire, sont vagues et ne reposent sur rien de précis.

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  2. Admirable argumentation fondée sur le bon sens et soutenue par la patience.

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