Baisse de l’Euro et baisse des taux
Baisse de l’Euro, baisse des
taux, une bonne nouvelle ?
B. Lemaire, Club Idées Nation
A première vue, on ne peut que se réjouir de ces baisses, un
euro moins cher, des taux plus bas, que du bonheur !
Avant de ce faire, cependant, regardons en les causes, avant
d’en tirer quelques conséquences.
La cause principale, bien sûr, c’est l’argent émis sans
limite par la BCE, servant parfois à racheter des obligations souveraines
douteuses, ainsi que la baisse du taux d’intérêt de référence de la même BCE.
Argent plus abondant, argent moins
cher. Alors, Merci Mario ?
Deux remarques à ce propos.
Où va cet argent?
Tout d’abord, si cet argent allait véritablement soit aux
entreprises, soit aux ménages, soit pour investir, soit pour consommer, cet
argent ‘facile’ serait effectivement utile. Hélas, ce n’est pas le cas, puisqu’il
sert essentiellement à restaurer le bilan des banques, et à la spéculation, ce
que l’on peut voir dans la bonne tenue des marchés boursiers.
Cet argent moins cher, s’il se « déversait » dans
l’économie réelle, pourrait conduire à des tensions inflationnistes, si du moins
nos capacité de production étaient saturées. Ce n’est évidemment pas le cas,
puisque nos usines fonctionnent à 75%, et le taux de chômage vient encore de
battre un triste record.
Un euro déprécié.
En ce qui concerne l’euro, là encore une injection monétaire
supplémentaire en euro, ‘ceteris paribus’,
ne peut que conduire à sa dépréciation vis-à-vis du dollar – si la ‘Federal
Reserv’ et la banque de Chine n’en font pas autant.
C’est d’ailleurs ce que souhaitait faire Marine Le Pen, et
ce qu’on lui reprochait : déprécier la monnaie est un bonus pour notre
solde commercial.
Une monnaie unique, même dépréciée, reste un carcan.
Hélas, la dépréciation de l’Euro, si elle va bénéficier à l’Europe
dans son ensemble, ne résout pas vraiment la question interne, celle du carcan de l’Euro, monnaie unique. Les disparités entre
l’Allemagne et la plupart des autres pays de l’eurozone n’en seront pas
amoindries.
Le seul véritable bénéfice que l’on peut retirer de cette
situation, c’est que le poids de la dette publique peut en être diminué. Pour
cela il faudra, évidemment, trouver des créanciers susceptibles de faire rouler la dette, c’est-à-dire accepter de
nous prêter à 1% pour rembourser des dettes contractées à 3 ou 4%. Ce qui
montrerait, dans ce cas, le pragmatisme des marchés financiers, qui préfèrent
avoir un taux d’intérêt minime que de ne pas être remboursé du tout.
Cela donne certaines perspectives à la politique monétaire
que pourra mener Marine Le Pen, une fois arrivée au pouvoir.
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