Euro et 35 heures, deux catastrophes, dont il faut sortir différemment
Euro et 35 heures, deux énormes erreurs, qui demandent un
traitement différent.
Par Bruno
Lemaire, club Idées Nation
On parle parfois, dans le langage
de l’entreprise, de « sunk costs », pour qualifier des erreurs de gestion qui ont
conduit à des coûts inutiles, mais sur lesquels on ne peut revenir.
Certains, comme H. Guaino, ont d’ailleurs
qualifié ainsi l’euro. Il n’aurait pas fallu instaurer l’euro, monnaie unique, mais maintenant que le mal est fait, il ne
faudrait pas revenir dessus, et donc essayer de vivre avec le moins mal
possible.
Ce n’est pas notre avis, nous l’avons déjà dit, et le coût de transformer l’euro,
monnaie unique, en monnaie commune,
tout en ressuscitant des monnaies nationales, serait nettement moins important
que de continuer à tenter de véhiculer cette chape de plomb, qui conduit à
cette eurostérité dénoncée fort
justement par Marine le Pen et le Front National.
Il en va cependant tout autrement
pour les 35 heures. Ce fut une
erreur de l’instaurer, surtout de façon uniforme, comme si les entreprises de
service devaient être traitées comme des entreprises industrielles, ou comme si
on pouvait ‘quantifier’ de la même façon chaque métier, chaque travail.
Cela étant, la mise en place,
cahin-caha, de cette législation a tellement bouleversé la vie et l’organisation
des entreprises et des administrations, en raccourcissant de près de 20% la durée
annuelle du travail qu'il nous apparait impossible
de revenir en arrière, surtout de façon uniforme. L’erreur a été faite,
mais tenter de la corriger par une loi ramenant la durée hebdomadaire ‘normale’
du travail à 39 h conduirait sans doute à plus de dégâts encore.
La seule solution raisonnable, si l’on
peut parler ainsi, serait de déverrouiller
les heures supplémentaires, en les payant un juste prix, et peut être aussi
en permettant à certains secteurs économiques de pouvoir disposer d’un volant,
mensuel ou annuel, d’heures supplémentaires (payées comme telles). Ce n’est qu’un
pis-aller, certes, mais dans certains cas il est impossible de revenir réellement
en arrière. C’est possible et nécessaire
pour l’euro, ce n’est pas possible
pour les 35 heures.
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