Le beau, le bien, le vrai, voilà les véritables valeurs qui fondent tout groupe humain
Du beau, du bien, du vrai. Le piège de la diversité, ou pourquoi une
société multiculturelle est foncièrement instable !
Bruno Lemaire, club
Idées Nation
L’un des pères de la sociologie
et de l’ethnologie, Marcel Mauss, a mis en valeur que ce qui faisait la vie
sociale était un système de relations. Nous pensons pour notre part qu’aucun système
ne peut perdurer si des notions de base, comme le beau, le bien, le vrai, n’ont
pas le même sens, ne fut ce qu’approximativement, pour l’ensemble des éléments
de la société considérée.
Bien entendu le bien, le beau, le vrai
ne sont pas vécus de la même façon pour des Français de l’Ancien régime ou pour
des habitants de la Papouasie, et il est clair que la vision du beau, du bien
et du vrai n’est pas la même pour l’Etat Islamique que pour la France de 1946,
du temps du CNR (Conseil National de la Résistance).pour s'en convaincre
Nul besoin de citer Pascal: « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur
au-delà » pour s'en convaincre, ni même de citer un précepte contemporain de St Augustin " si tu es à Rome, vis comme les Romains; si tu es ailleurs, vis comme on y vit " pour se persuader que des valeurs dites universelles ne le sont concrètement que dans un 'univers' très rétréci, celui d'un groupe, d'un clan, d'une nation. (Et l'on pourrait dire la même chose de l'étalon 'universel' que représente une monnaie donnée)
Cela ne signifie nullement que telle
ou telle acceptation de ces concepts de base est meilleure dans un cadre donné
que dans un autre, mais que l’adéquation des populations à une vision donnée
est indispensable pour assurer la paix sociale.
Il a fallu beaucoup de
prétention, ou d’inconscience, aux rédacteurs de la déclaration
« universelle » des droits de l’homme pour prétendre que les mêmes
valeurs se devaient d’être identiques sur toute la terre, ce qui a conduit
d’ailleurs à vouloir exporter, de gré ou de force, la démocratie « occidentale ».
Il est vrai que cette universalité, ou cette recherche d’universalité, a été
l’objectif des grandes religions post-judaïques, comme le catholicisme (qui a
pour mission d’annoncer la bonne nouvelle aux extrémités de la terre) ou comme
l’Islam (qui a pour but explicite de convertir l’ensemble de l’humanité à une
même croyance).
Peut-être est-il temps d’accepter
que le bien et le beau, avec un petit « b », et le vrai, avec un
petit « v », ne sont que des notions locales, certes fondamentales
mais spécifiques à un groupe social donné, et que vouloir parler du Bien, du
Beau et du Vrai est hors de portée de l’humanité, et que vouloir l’imposer est
plus proche d’un totalitarisme qui se veut bien-pensant que d’une réflexion
humaniste.
De la même façon, vouloir imposer
un « nouvel ordre mondial », au service de multinationales qui n’ont
pour seul but que de vendre toujours plus à des populations de plus en plus
mélangées, au risque – parfois voulu plus ou moins consciemment - que ces mêmes
populations n’aient plus la moindre notion de leur propre identité, de leurs
propres valeurs, qui s’articulent elles même autour des trois notions
fondamentales de bien, de beau et de vrai.
De fait le « vivre
ensemble » proclamé par de trop nombreux politiciens de tout bord n’est
qu’un miroir aux alouettes qui pousse à ce que ce soit le marketing
consumériste qui définisse ce que l’on doit aimer, ce que l’on doit choisir. Le
piège est ainsi tendu : d’un côté une vision marchande qui ne voit les
différents peuples de la terre que comme des consommateurs en puissance. De
l’autre une religion totalitaire qui veut combler le vide spirituel engrangé
par une approche purement matérialiste en disant ce que doit être le bien, le
beau, le vrai pour l’ensemble des êtres humains. Au milieu de tout cela, des
prétendus progressistes qui parlent de la diversité comme si c’était l’alpha et
l’oméga de l’évolution de l’humanité, en oubliant ce qui a été rappelé au début
de ce mémo, à savoir la vision de Mauss sur ce qui fait groupe social, ou
nation : une vue commune qui ne peut être imposée de l’extérieur.
En guise de conclusion, et si
nous semblons sortir d’un domaine purement ethno-sociologique pour aborder le
domaine politique, il nous semble évident que la question de l’identité est et reste
une question fondamentale. C’est en
effet dans le cadre de cette identité – qui, pour la France est fondée sur une
base gréco-romaine et sur des racines judéo-chrétiennes – que les concepts,
subjectifs mais essentiels car objectivisés pour un peuple ou une nation
donnée, de bien, de beau, de vrai prennent tout leur sens. Si l’adage « à
Rome vit comme un romain » ne peut plus s’appliquer en France, c’est bien
que l’identité française n’est ni heureuse, ni malheureuse, c’est qu’elle
n’existe plus, ou, du moins, qu’elle est en voie de disparition. C’est ce que
constate lui aussi, avec d’autres mots, Michel Onfray, et ce n’est pas non plus
très loin de ce que dit l’essayiste Zemmour.
Le protectionnisme prôné à juste
titre par certains ne retrouve tout son sens que s’il repose explicitement sur
les notions relatives, mais fondamentales, de bien, de beau et de vrai, ce qui
condamne toute prétention à l’oxymore que représente la diversité universelle.
Tout protectionnisme est donc éminemment culturel avant même d’être économique.
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