Sur l’euro-écu, les deux candidats ont brouté les collines de l’erreur
Entre une non économiste et un
prétendu spécialiste, cherchez la bêtise la plus grosse!
Par Bruno Lemaire, ancien doyen associé de
HEC, économiste
Comme
je l’ai dit, écrit et tweeté juste après le débat du mercredi 3 mai, Marine Le
Pen a dit une grosse bêtise sur l’écu, qui n’a jamais servi de monnaie de
transaction, mais Macron a fait pire
encore, puisque cet ex-ministre semble ne pas savoir comment se déroulent les
transactions internationales.
En tant que supporter de Marine Le Pen,
j’ai évidemment tendance subjectivement à penser que l’erreur de Marine est
moins grave, mais en tant qu’économiste je me dois de dire que celle de Monsieur Macron est de loin beaucoup
plus grossière, voire même volontairement mensongère.
C’est
d’ailleurs ce que déclare aussi un excellent article de Boulevard Voltaire sur
la question qui va même plus loin en déclarant que le « Jeune
Macron s’embrouille les pédales »
Ci-dessous,
le début de cet excellent article : « Euphorisé par les grosses bêtises racontées par Marine Le Pen à propos de l’ECU (European
Currency Unit), Emmanuel Macron s’est
laissé emporter en exprimant à son tour une énormité.
Droit sur ses ergots, le jeune coq a cru pouvoir
assener la sentence suivante :
« Une grande entreprise ne pourra pas payer en euro d’un côté et payer
ses salariés en francs de l’autre. C’est n’importe quoi, Marine Le Pen, cela n’a jamais
existé ! »
J’ignore quel fut le dernier contact de monsieur Macron avec le monde réel
de l’entreprise, mais ce qu’il décrit comme « n’ayant jamais existé »
est le quotidien des millions de firmes… dont la mienne !
Il suffit de se trouver hors de la zone euro et de faire des affaires avec
l’un des 19 pays qui ont adopté la monnaie unique pour, de fait, établir toutes
les transactions en euro… et néanmoins payer ses salariés en monnaie locale. »
Sans redire avec plus
ou moins de talent ce qui est écrit dans l’article précité, je ne peux que
proposer au lecteur intéressé de relire mes divers billets écrits ces jours-ci,
ou encore à ce qu’a déclaré sur divers
médias Bernard Monot, qui semble avoir été le seul à dire clairement les
choses, peut-être aussi parce qu’il a pu s’exprimer sans être coupé toutes les 15 secondes.
Je conseille en
particulier mon dernier billet, celui sur la prétendue
double circulation voulue par Marine, ce qui est évidemment faux, contrairement
à ce qu’a osé laissé entendre le gouverneur de la Banque de France, à son insu
de son plein gré, qui semble avoir plus que les yeux de Chimène pour le « jeune
Macron », le candidat de Bruxelles et d’une France soumise.
Comment
confier les clefs de l’Élysée à quelqu’un qui se prétend économiste, après avoir
été effectivement ministre de l’économie, et qui ne semble connaître de la vie
économique réelle que les fusions acquisitions qui lui ont rapporté apparemment
si peu pour des transactions de plusieurs milliards d’euro.
Oui, quand c’est flou,
il peut y avoir un loup, et je ne
pense pas souhaitable que les français soient des moutons pour un loup à l’Élysée.
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