Imaginons le programme économique d'Eric Zemmour
Avec Eric Zemmour, la France peut renaître, si elle s’en donne les moyens
Comme le dit mon plus jeune petit fils, 4 ans, imagine, imagine ce que
pourrait, voire devrait, faire Eric Zemmour s’il était président (je suppose
ici qu’il sera candidat et qu’il sera élu)
Tout d’abord, partons de faits qui me semblent indiscutables. La France est
en déclin, économique et industriel, et Eric Zemmour veut restaurer la grandeur
de la France, en privilégiant par-dessus tout la France et les Français. C’est
ce qu’un article récent de Capital semble affirmer lui aussi. Nous parlons ici de la France actuelle, pas de la France "napoléonienne" de 1804, dont les frontières correspondraient presque à l'Europe des Six, l'Italie du Sud exclue.
Un projet économique, quelle que soit la personnalité qui l’incarne, a
besoin d’une équipe, restreinte, mais multidisciplinaire pour lui donner du
corps. On parle d’un industriel reconnu comme Loïk Le Floch Prigent, auquel il
faudrait sans doute adjoindre d’autres personnalités du monde de l’économie
comme de la finance, praticiens ou théoriciens, comme Charles Gave, Charles
Sannat ou Olivier Delamarche. Savoir s’entourer de personnalités, parfois
clivantes mais extrêmement compétentes, ne peut qu’inspirer confiance. Un bon
chef ne doit pas hésiter à avoir des gens brillants autour de lui.
Une bonne équipe, c’est bien, un projet solide, c’est mieux encore. C’est
ce que nous allons tenter de développer maintenant, sans prétendre incarner la « science
économique », qui ne serait qu’un abus de langage. De fait, comme toute
« science humaine », l’économie ne peut être une science au sens des
sciences dures, comme les mathématiques, la physique, et même la biologie. Très
peu de choses peuvent être démontrées, mais on peut avoir une approche scientifique
pour parler d’économie, au sens où la réalité des faits ne doit jamais passer
au second plan, et où les hypothèses doivent toujours être prises pour ce
qu’elles sont : de simples hypothèses. C’est en tout cas ce que soutenait
le grand économiste (et physicien), Maurice Allais.
Il n’en est pas moins vrai que l’économie peut être, devrait être, au
service du plus grand nombre,
dès que les dirigeants d’une nation en ont la volonté politique. Bien entendu,
l’économie, aussi importante soit-elle, doit être au service du bien commun :
c’est un moyen, et non une fin.
Ce sont ces moyens que nous allons maintenant résumer,
en associant des pistes d’action à chaque grand thème, qui vont des échanges
internationaux au rôle économique et structurel de l’Etat, en passant par une
question centrale, le rôle de la monnaie et des institutions monétaires.
1.Aucune compétition
loyale ne peut avoir lieu entre deux athlètes dont l’un serait dopé, et pas
l’autre. C’est pourtant la thèse des partisans du mondialisme et du
libre-échange. Les grandes entreprises n’ont plus aucun respect des nations et
se moquent des frontières, elles fabriquent là où leurs profits sont les plus
importants. Le vieux diction « ce qui est bon pour General Motors est bon
pour les USA » est mort depuis longtemps. Nous ne sommes plus au temps de
David Ricardo.
A1. Instaurer un protectionnisme raisonné, en jouant
sur 3 leviers, la valeur de la monnaie, un marché de « droits à
importer » et une modulation de la TVA à récupérer pour les importateurs,
tout cela dans l’esprit de la Charte de la Havane
2.Le PIB est présenté sinon comme
l’alpha et l’oméga, du moins comme un indicateur précieux de la santé d’un pays.
C’est pourtant l’état de son commerce international et de ses finances qui
devrait être privilégié. Aucun pays ne peut se satisfaire qu’un grand nombre de
ses concitoyens forme une armée de chômeurs, devenus souvent malgré eux des
assistés, faute d’un travail digne et suffisamment rémunérateur.
A.2 En suite logique du premier thème, l’Etat doit veiller
à résorber son déficit commercial en orientant ses investissements, et les
aides éventuelles à ses entreprises, à une relocalisation de ses industries. Ni
lui, ni les entreprises françaises ne peuvent continuer à s’endetter comme ils
le font depuis 30 ans. Le montant ‘officiel’ des dettes de la France, privées
comme publiques, atteint un niveau plus que préoccupant, le financement à
crédit, ne reposant pas sur une épargne préalable, doit donc être fortement
déconseillé, voire interdit. Remettre au travail les chômeurs « malgré
eux » doit être une priorité.
3. Les banques ont un privilège exorbitant, celui de fabriquer la
monnaie. Tout autre acteur économique doit, lui, fabriquer des biens ou
délivrer des services – ou alors spéculer avec l’aide des banques. Est-ce un
mal nécessaire, ou peut-on faire différemment ?
A.3 Le simple exposé des faits nous indique la marche
à suivre. Si les banques peuvent créer de la monnaie en contrepartie de simples
dettes, interdisons leur ce type de création monétaire. Réservons la création
monétaire, l’émission de monnaie centrale, à la seule Banque de France, en la
remettant dans le giron de l’Etat, sous contrôle tripartite, Etat,
parlementaire, représentants de la société civile, de l’économie réelle. C’est
le principe envisagé par Maurice Allais de « cent pour cent monnaie »
4. Certains experts
veulent nous faire croire que le « quoi qu’il en coûte » ne coûtera
rien, et que le mantra de 2020 : « l’argent coule à flots » est
une chose merveilleuse. Nous pensons qu’il n’en est rien, et qu’une inflation
monétaire de 33% en 2020 aura des répercussions sur le niveau de vie du plus
grand nombre de nos concitoyens.
A4. Les 500 milliards de création monétaire injectés
par la Banque de France en 2020, dont les 4/5 se sont retrouvés dans les
réserves des banques commerciales auprès de la Banque de France sont une menace
terrible pour l’avenir. Une augmentation de 33% de la masse monétaire M1
deviendrait ingérable si cette monnaie se répandait uniformément dans
l’économie réelle, en déclenchant une hausse de prix du même ordre.
Il faut donc, en premier lieu, geler les dettes
correspondant à cette augmentation de monnaie centrale, puis bloquer pendant au
moins cinq ans toute création supplémentaire. La spéculation boursière ayant
profité de cette manne ‘magique’, il peut être souhaitable de taxer tous ceux
qui ont vu une hausse déraisonnable de la valeur de leur portefeuille d’actions,
en utilisant cette taxation pour venir en aide à tous ceux dont des mesures
absurdes de confinement ont gravement endommagé leur outil de travail.
5. Dans un monde libéral,
l’Etat ne devrait plus avoir, dit-on, de rôle économique et se contenter de ses
missions régaliennes. C’est pourtant au moment où le souhait de nombreux
peuples est de retrouver leur souveraineté, voire leur indépendance, que l’Etat
peut et doit intervenir. Ce peut être en priorité dans une politique audacieuse
d’aménagement du territoire. Mais il doit aussi assurer la meilleure formation,
à la fois généraliste et technique, de ses nationaux. Cela peut le conduire à
rejeter tout ou partie des traités internationaux, si ceux-ci s’avèrent être
des carcans insupportables.
A5. Un aménagement du territoire privilégiant les
villes moyennes, sans oublier nos territoires ruraux est indispensable. Cela
concerne les infrastructures de transport et de télécommunication, en sortant
du tout TGV, qui n’irrigue d’ailleurs pas vraiment le territoire, les grandes
lignes passant toutes par Paris. Mais cela concerne aussi l’ensemble des
services publics dits « de proximité », ainsi que l’installation de
pôles de compétences répartis harmonieusement dans les différentes régions de
France.
L’Etat ne peut pas non plus faire l’impasse sur le
manque de mobilité des chercheurs d’emplois. Il faut rapprocher, à la fois
géographiquement et professionnellement, les entreprises et leurs
collaborateurs potentiels. Pour le rapprochement géographique, une politique de
logements et de transports « de proximité » doit être instauré, en rapprochant
les entreprises des ex-bassins d’emplois en perdition. Pour le rapprochement
professionnel, le service public de l’éducation et de la formation
professionnelle doit être l’une des priorités du futur exécutif.
L’Etat peut enfin inciter, par des mesures fiscales
ciblées, à ce que les entreprises conservent leurs seniors le plus longtemps
possible, au lieu de les mettre en pré-retraite, ou au chômage, plusieurs années avant l’âge légal de départ. Toujours
sur le plan fiscal, il peut aussi inciter les entreprises et diverses
organisations à faire en sorte, comme le souhaitait Henry Ford, à ce que l’écart
de rémunération nette ne dépasse jamais 15 ou 20 entre la plus basse et la plus
haute rémunération, ce qui faciliterait la cohérence sociale tout en permettant
aux meilleurs de ne pas être pénalisés.
Conclusion
générale : les dirigeants français peuvent encore agir, les dirigeants français
doivent agir, mais ce ne sera pas sans lutter pas à pas, avec le soutien de
leurs concitoyens, pour reconquérir l’ensemble des souverainetés que la France
a peu à peu abandonnées à l’Union Européenne. Mais en auront-ils la volonté ?
J'ai sugéré à Paris , de ce reporter à ton expertise...
RépondreSupprimerIls ont tout dans ton livre : " Ce que tout politique doit connaitre en Economie "