INFLATION, ou les billevesées de prétendus experts
L'inflation serai due à des taux d'intérêt trop bas (mais pas du tout du "quoiqu'il en coûte" ou de l'argent magique distribué simultanément à une baisse vertigineuse du PIB français en 2020)
Pour le commun des mortels, l’inflation signifie hausse des
prix, avec comme étalon de mesure les prix précédents. Si, pour les mêmes
produits, les prix ont augmenté d’une période à l’autre, c’est qu’il y a eu
inflation.
Pour certains experts, auto-proclamés ou non, l’inflation
serait monétaire, c’est-à-dire que la masse monétaire en circulation, quel que
soit l’agrégat monétaire servant à mesurer cette masse monétaire (M0 pour la
monnaie centrale, M1 pour l’agrégat le plus commun, pièces plus billets plus
comptes courants, ou encore M2, M3, peu importe ici) grandirait plus vite que
la production. Le cas typique en est d’ailleurs l’année 2020, où la production
a baissé de 9% en France, alors que l’agrégat M1 a cru de 33% (donc,
relativement par rapport au PIB, bien plus encore)
Mais aucun expert, à quelques rares exceptions, ne tire des
conclusions de ce fait de bon sens : trop d’argent, et pas assez de
produits, cela ne peut avoir qu’un résultat : une hausse des prix, que
l’on peut cacher un moment, mais qui finira par éclater. Il est vrai que nos
grands manipulateurs vont tenter de trouver une autre explication, par exemple les
sanctions prises contre la si méchante Russie.
Reste encore à trouver des pseudo remèdes, ce que tentent de
faire nos fameux experts, à grand renfort d’économistes distingués. Mais il ne
faut surtout pas parler de production, ni même d’offre de produits. On va donc
parler, enfin, mais en oubliant la question de la production, des questions
monétaires. Ce serait l’offre de monnaie qu’il faudrait limiter, en limitant la
demande de monnaie, par exemple en augmentant les taux d’intérêt (comme si, en
2020, l’Offre de Monnaie avait eu quelque chose à voir avec des demandes du
monde économique, c’est le président Macron, avec son « quoiqu’il en coûte »,
et la Banque de France, qui ont décidé d’inonder la France (et plus particulièrement
les banques commerciales) « d’argent magique ».
Mais maintenant, plus question d’argent magique, ni du quoi
qu’il en coûte, les élections sont passées. Les emprunteurs, du moins certains
d’entre eux, vont devoir payer beaucoup plus cher. Mais, comme l’écrit Charles
Sannat, cela ne va pas résoudre le différentiel de compétitivité entre les pays
« du Nord », et les pays « du Sud » de l’Europe. On risque
d’avoir en même temps inflation ET insolvabilité, inflation et faillites, les
pays comme l’Italie, la France et l’Espagne étant bien plus endettés que les
Pays Bas ou l’Allemagne.
On feint d’oublier que les émissions monétaires de 2020, puis
de 2021, n’avaient comme principal but que de calmer les Français, confinés le
plus souvent à tort et à travers pour une épidémie en partie fantasmée, et
aggravée par un refus de soigner aux premiers symptômes, afin de faire mieux
passer l’obligation vaccinale.
On va donc maintenant soutenir que ce serait l’argent trop
facile, pas assez cher, qui serait responsable de la hausse des prix, alors que
l’Offre de monnaie a été essentiellement issue de décisions de l’Elysée,
puisque sur les 600 milliards introduits ainsi en 2020 par la Banque de France,
moins de 200 milliards sont allés au soutien de l’économie.
Certes, dans certains contextes, on peut diminuer la demande
de monnaie, et donc l’offre, en augmentant les taux de crédit. Mais comme l’inflation
actuelle, nous l’avons dit plus haut, n’est absolument liée à une demande excessive
de monnaie, mais à une production trop faible (et à des importations trop
importantes), une hausse des taux d’intérêt semble être peu adaptée à la
situation actuelle.
Y aurait-il une autre piste ? Oui, évidemment, mais
encore faudrait-il regarder les réalités économiques en face. Il faut produire
davantage en local, diminuer les importations, et surtout, surtout, mettre au
pas les banquiers, en particulier la banque centrale. Les émissions monétaires,
à diminuer le plus possible, devraient servir essentiellement à financer les
investissements productifs et les infrastructures. Ce n’est qu’ainsi que l’on
pourrait relancer une production nationale, tout en baissant les impôts à la
production. Mais n’est-il déjà pas trop tard, quand le bon sens n’a plus cours,
et que l’on a totalement oublié la valeur du travail bien fait, en transformant
tant de gens en assistés.
B.L. , le 16 juin 2022
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