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La paille et la poutre en économie.

La paille et la poutre revisitée en économie. Quand l'arrogance de certains peut leur revenir en boomerang Un journaliste économique, N. Doze, juge que les programmes économiques des différents partis français sont nullissimes. C’est peut être vrai, mais les compétences économiques de très nombreux journalistes économiques semblent pires encore. Ce matin, le 11 avril 2025, sur CNews, Éric Revel, que je croyais plutôt moins mauvais que la plupart de ses confrères vient de faire une découverte extraordinaire (du niveau d’un débutant en économie, du moins je l’espère) Il vient de constater que le déficit commercial himalayen des USA vis-à-vis de la Chine est financé par des dettes (en dollars) financées par la Chine. En principe, c’est pourtant la seule façon de financer des échanges lorsque l’on dépense plus qu’on ne gagne, c’est-à-dire, ici, quand on importe plus qu’on n’exporte. C’est ce qu’a fait très longtemps la France quand il exportait des avions militaires vers l’...

La disparition progressive des chaînes de valeurs multinationales marque le début de la fin de la mondialisation heureuse

Une mondialisation sans entraves ou conditions a t-elle pu être heureuse. Ce n'est pas ce qu'imaginaient les rédacteurs de la Charte de la Havane en 1946. Quoi qu'il en soit, cette mondialisation prétendue heureuse est bien finie: place au protectionnisme intelligent.   Lors de mon passage chez IBM Conseil il y a une trentaine d’années, la mode de l’époque, dans le domaine du management était au « reengineering » (faire du passé table rase) pour favoriser et amplifier la tendance à l’internationalisation des chaines de valeur : c’est ainsi que, par exemple, les produits d’Apple recevaient des ‘puces’ made in Taiwan, avant d'être assemblés en Chine, après avoir été conçus aux USA, et vendus un peu partout dans le monde. N’oublions pas non plus comme constituants des minerais de terre rare venus de l’Asie du Sud Est.   C’était l’époque aussi à laquelle, à IBM ou dans d’autres grandes entreprises multinationales, on ne se méfiait pas encore de la Chine. On ...

Le piège infernal du double déficit

  Le piège d’un double déficit qui entraîne la France toujours plus bas Difficile d’être plus clair que Madelin sur Cnew le 29 décembre 2029. On ne produit pas assez dans la sphère privée , et l’on dépense trop dans la sphère publique , d’où un double déficit Tout d’abord il y a le déficit public, que des prélèvements himalayens ne suffisent pas à combler et qui font de la France le pays le plus imposé du monde, et le pays dont l’accroissement de la dette publique est le plus important de l’U.E., et sans doute de l’OCDE. D’où notre dette publique qui dépasse 3300 milliards fin septembre 2024, de l’ordre de 114% du PIB Le deuxième déficit, est le   déficit de la balance des paiements, même si, comptablement, cette balance est toujours équilibrée, dès lors que l’on fait appel à un financement extérieur. Ce déficit, souvent négligé, est dû à une production nationale insuffisante, et à des importations qui dépassent de plusieurs dizaines de milliards, et parfois de plus de 1...

Du rôle économique de l’Etat : quel est-il et existe-t-il encore en France?

Par Bruno Lemaire, essayiste et économiste Au moment même où la France est en proie à des problèmes financiers et budgétaires considérables, du niveau de ce qu’elle a connu en 1945, il est peut être temps de s’interroger sur le rôle de l’Etat, sur ce que l’Etat peut faire, doit faire, ne doit pas faire, et ne peut plus faire . Indépendamment de toute prise de position politique ou idéologique, le seul point sur lequel tout un chacun serait sans doute d’accord est un rôle régalien minimal. L’Etat doit assurer la sécurité de ses citoyens, et, pour cela, fournir des services efficaces pour la police, la justice, à l’intérieur de ses frontières, et pour son armée pour défendre les dites frontières. Que la France remplisse bien ou non sa mission dans ces trois domaines n’est pas l’objet de ce billet. C’est en tout cas la première, et certains diraient la seule, justification des impôts . Tout citoyen doit être protégé par la police, la justice et l’armée de son pays, c’est pour cela q...
La gouvernance de la Banque de France et de la BCE, un leurre face à la catastrophe économique qui s’annonce ? Chronique d’octobre 2024, par Bruno Lemaire, économiste et essayiste La France va mal, très mal, sur beaucoup d’aspects, mais , en dans le domaine économique, les raisons sont de deux ordres, pas assez de production, et trop de dépenses, ce que l’on voit à travers deux données, deux déficits de plus en plus abyssaux. Le déficit public, qui conduit à une dette cumulée sur 50 ans de plus de 3220 milliards, et un déficit commercial de plus en plus préoccupant. Trop de dépenses publiques, trop d’importations, et pas assez de production ni d’exportations. Tout cela, combiné à un financement de plus en plus coûteux, en dépit des prétendues réformes du financement des dépenses de l’Etat, ne peut que conduire, à court terme, à un effondrement de la France en tant que puissance, surtout si l’on se trompe de diagnostic, en recherchant un bouc émissaire pour tenter d’expliquer...

Les petits secrets du défunt quoiqu'il en coûte, et ses conséquences financières

La Banque de France nous dit tout sur les petits secrets du quoiqu’il en coûte. Bruno Lemaire, économiste et essayiste, ancien doyen associé d'HEC L’inamovible ministre de l’économie de Monsieur Macron, le ministre exceptionnel qui devait mettre l’économie russe à genoux, a beau essayer de nous en convaincre, le «quoiqu’il en coûte » et l’inflation actuelle ont fort peu à voir avec l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, justifiée ou non par la rupture des accords de Minsk. De fait, il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres officiels publiés par la Banque de France à un an d’intervalle, entre novembre 2022 et novembre 2023 Tout d’abord, jetons un coup d’œil sur les « liquidités » possédées par nos compatriotes. En un an leurs dépôts à vue, ou comptes courants, ont diminué, pour la première fois de puis 2013 , et ce d’une baisse significative. Leur montant est ainsi passé de 1492 milliards en novembre 2022 à 1295 milliards en novembre 2023, soit 197 ...

Ce que nous dit l'évolution du bilan de la BdF sur le quoiqu'il en coûte

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Conséquences monétaires et financières du « quoi qu’il en coûte » En dépit des acrobaties rhétoriques du gouvernement et de son ministre de l’économie, il est difficile de ne pas constater que l’économie française a bien du mal à sortir de son marasme actuel, son PIB ayant même du mal à retrouver son niveau de décembre 2019, tout en ayant vu sa dette, publique comme privée, littéralement exploser. Quant à son déficit commercial, il a atteint des sommets, ou des abysses. Les causes de cette situation désastreuse sont sans doute multiples, mais nous voudrions insister ici sur la gestion catastrophique d’une situation, certes compliquée, celle du fameux « quoiqu’il en coûte ». Notre position est la suivante : on ne peut doubler en quelques années, 26 mois exactement, la masse monétaire « centrale » d’une économie, avec une production en recul, et s’étonner ensuite d’une hausse de prix que nous n’avions pas connue depuis près de 50 ans. La monnaie n’...