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Du rôle économique de l’Etat : quel est-il et existe-t-il encore en France?

Par Bruno Lemaire, essayiste et économiste Au moment même où la France est en proie à des problèmes financiers et budgétaires considérables, du niveau de ce qu’elle a connu en 1945, il est peut être temps de s’interroger sur le rôle de l’Etat, sur ce que l’Etat peut faire, doit faire, ne doit pas faire, et ne peut plus faire . Indépendamment de toute prise de position politique ou idéologique, le seul point sur lequel tout un chacun serait sans doute d’accord est un rôle régalien minimal. L’Etat doit assurer la sécurité de ses citoyens, et, pour cela, fournir des services efficaces pour la police, la justice, à l’intérieur de ses frontières, et pour son armée pour défendre les dites frontières. Que la France remplisse bien ou non sa mission dans ces trois domaines n’est pas l’objet de ce billet. C’est en tout cas la première, et certains diraient la seule, justification des impôts . Tout citoyen doit être protégé par la police, la justice et l’armée de son pays, c’est pour cela q
La gouvernance de la Banque de France et de la BCE, un leurre face à la catastrophe économique qui s’annonce ? Chronique d’octobre 2024, par Bruno Lemaire, économiste et essayiste La France va mal, très mal, sur beaucoup d’aspects, mais , en dans le domaine économique, les raisons sont de deux ordres, pas assez de production, et trop de dépenses, ce que l’on voit à travers deux données, deux déficits de plus en plus abyssaux. Le déficit public, qui conduit à une dette cumulée sur 50 ans de plus de 3220 milliards, et un déficit commercial de plus en plus préoccupant. Trop de dépenses publiques, trop d’importations, et pas assez de production ni d’exportations. Tout cela, combiné à un financement de plus en plus coûteux, en dépit des prétendues réformes du financement des dépenses de l’Etat, ne peut que conduire, à court terme, à un effondrement de la France en tant que puissance, surtout si l’on se trompe de diagnostic, en recherchant un bouc émissaire pour tenter d’expliquer, si

Les petits secrets du défunt quoiqu'il en coûte, et ses conséquences financières

La Banque de France nous dit tout sur les petits secrets du quoiqu’il en coûte. Bruno Lemaire, économiste et essayiste, ancien doyen associé d'HEC L’inamovible ministre de l’économie de Monsieur Macron, le ministre exceptionnel qui devait mettre l’économie russe à genoux, a beau essayer de nous en convaincre, le «quoiqu’il en coûte » et l’inflation actuelle ont fort peu à voir avec l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, justifiée ou non par la rupture des accords de Minsk. De fait, il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres officiels publiés par la Banque de France à un an d’intervalle, entre novembre 2022 et novembre 2023 Tout d’abord, jetons un coup d’œil sur les « liquidités » possédées par nos compatriotes. En un an leurs dépôts à vue, ou comptes courants, ont diminué, pour la première fois de puis 2013 , et ce d’une baisse significative. Leur montant est ainsi passé de 1492 milliards en novembre 2022 à 1295 milliards en novembre 2023, soit 197 milliards

Ce que nous dit l'évolution du bilan de la BdF sur le quoiqu'il en coûte

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Conséquences monétaires et financières du « quoi qu’il en coûte » En dépit des acrobaties rhétoriques du gouvernement et de son ministre de l’économie, il est difficile de ne pas constater que l’économie française a bien du mal à sortir de son marasme actuel, son PIB ayant même du mal à retrouver son niveau de décembre 2019, tout en ayant vu sa dette, publique comme privée, littéralement exploser. Quant à son déficit commercial, il a atteint des sommets, ou des abysses. Les causes de cette situation désastreuse sont sans doute multiples, mais nous voudrions insister ici sur la gestion catastrophique d’une situation, certes compliquée, celle du fameux « quoiqu’il en coûte ». Notre position est la suivante : on ne peut doubler en quelques années, 26 mois exactement, la masse monétaire « centrale » d’une économie, avec une production en recul, et s’étonner ensuite d’une hausse de prix que nous n’avions pas connue depuis près de 50 ans. La monnaie n’est pas tout en économie, mais sem

Déficit commercial et dettes, qui s’en soucie vraiment

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L'argent magique semble encore d'actualité, que ce soit pour financer à pertes l'Ukraine ou pour tenter d'indemniser les commerçants pillés au cours des dernières émeutes. On ne semble plus en être à quelques milliards, voire dizaines de milliards près, alors que c'était l'argument invoqué pour imposer une réforme des retraites, réforme à la fois mal ficelée, incomplète, et sans doute inefficace. Alors, oui, déficit commercial et dettes, qui s’en soucie vraiment ? Ayant abordé dernièrement le sujet du protectionnisme dans une conférence économique, je me suis aperçu que la plupart des participants pensaient que l’on ne pouvait pas faire grand-chose sur le déclin, ou déclassement économique, de la France et que les dés étaient jetés. J’ai alors abordé la question du déficit commercial, et les questions qui m’ont été posées m’ont paru reposer sur une certaine erreur de perspective, plutôt que sur un manque de bon sens. Demander à un consommateur de privilégi