AuxAmisQuiNousVeulentDuBienEtQuiNousDonnentDesLeconsEnEconomie

Aux Amis Qui Nous Veulent Du Bien Et Qui Nous Donnent Des Leçons En Economie ...

Je n'aurais pas la méchanceté de dire à nos amis, anciens ou nouveaux, que leurs conseils, surement éclairés, ont participé peu ou prou, depuis 40 ans, à la situation économique désastreuse dans laquelle nous nous trouvons. S'il suffisait de diminuer les dépenses de l'Etat (sans dire où) et de na pas augmenter fiscalement ses recettes, même notre président, qui n'a jamais vu une entreprise de près depuis qu'il a quitté les bancs de HEC, aurait utilisé cette potion magique. Mais passons.

De fait, s'il y a un fort joli tir de barrage en ce moment contre les prétendues « dérives marxisantes ou collectivistes », ce n'est pas innocent. Tout se passe comme si on voulait déstabiliser une ligne économique "stratégique" au FN.

Le FN aurait tout faux sur le plan économique (il est vrai que c’est de plus en plus difficile de l’attaquer sur ses autres points : immigration galopante, insécurité exponentielle – et pas seulement « sentiment » d’insécurité – politique familiale absurde, communautarisme exacerbé, clientélisme même plus caché …)

Mais revenons à nos faux amis, et à nos vrais adversaires, qui prétendent que c’est avec toujours plus de libéralisme et toujours moins de dépenses publiques – bonnes ou mauvaise, peu importe, elles seraient à condamner ‘globalement’.

Je vais reprendre ici deux points, celui de l’Euro et celui du protectionnisme « raisonné »  – en plus du fait que certaines dépenses, liées à l’immigration, à la fraude fiscale et sociale, et à notre participation au budget européen pourraient être taillées dans le vif, ce qui diminuerait de ce seul fait les dépenses annuelles de l’Etat d’environ 50 milliards.

Tout d’abord, devons-nous rappeler que Marine Le Pen n’a jamais dit que l’Euro allait nécessairement éclater, mais que la zone Euro était sous perfusion, sous soins palliatifs, depuis 2010. C’est un constat, difficilement niable. L’Eurozone est une zone monétaire instable, avec beaucoup de perdants, et peu de gagnants. Cette copropriété, bâtie de bric et de broc, ne tient plus que grâce à la volonté et les décisions monétaires d’un ancien employé de Goldmann Sachs, qui sait fort bien comment trafiquer les comptes de certains états, puisqu’il s’est fait les dents, dit-on, sur la Grèce.

Les économistes du FN/RBM, contrairement à des experts aussi talentueux, ou aussi reconnus, que Messieurs Sapir ou Attali (en novembre 2011 pour ce dernier), n’ont jamais dit qu’il y aurait disparition automatique de l'Euro en 2012. Je me permets d’ailleurs de renvoyer le lecteur ou l’internaute à mes propres articles ou conférences à ce sujet. Par contre, ce que nous avons toujours dit, c’était qu’une sortie concertée de l’Euro était la seule bonne piste, car une éventuelle, et fort plausible, explosion de l’Euro aurait des conséquences catastrophiques, en sus des centaines de milliards de l’Euro déjà dépensées en vain.

Certes, l'Euro peut continuer à être sous soins palliatifs pendant des mois, voire des années, mais avec des conséquences insupportables pour les entreprises françaises et donc pour les salariés français.

Sur ce point – en dehors de la dissolution concertée de l’Euro – la seule autre solution serait que, effectivement, l'Allemagne accepte "gentiment" de continuer à faire crédit à ses débiteurs commerciaux et de s’inscrire simultanément dans l’esprit de la Charte de la Havane, à savoir faire en sorte de diminuer ses exportations et d’augmenter ses importations. Mais pourquoi le ferait-elle, même si le simple bons sens impliquerait qu’aucun pays ne peut vivre indéfiniment aux dépens de ses voisins.

C’est justement de ces équilibres extérieurs que nous allons maintenant parler.

Marine Le Pen défend, comme le regretté Maurice Allais l’a fait en son temps, et comme l’avait fait avant lui Keynes, l’un des inspirateurs de la charte de la Havane de 1946-47, un protectionnisme raisonnable, consistant justement à faire en sorte que les différents pays soient en équilibre extérieur avec leurs voisins. Ce protectionnisme intelligent – et de bon sens – a pour objectif de réguler – et non de bloquer – les différents flux internationaux, flux de capitaux, flux de biens, flux de service, et enfin flux migratoires.

Il y a sans doute des gens qui confondent de bonne foi des barrages et des écluses – peut-être n’ont-ils jamais vu de cours d’eau, de bateaux ou de péniches … Mais pour la majorité de nos concitoyens, confondre un mur avec une porte, un barrage avec une écluse, le mur de Berlin avec des frontières devrait relever d’une particulière mauvaise foi.

La France a toujours été un pays ouvert sur l’extérieur, ce qui ne veut pas dire ouvert aux quatre vents. La France existait avant l’Euro, et il faut espérer qu’elle existera encore après l’Euro. Les faits sont têtus : avant l’Euro, la France avait un solde commerciale positif, depuis l’instauration de l’Euro, son solde commercial est très déficitaire. Faudra t-il continuer longtemps à se boucher les yeux, ou faite la politique de l’autruche, même si, en politique, les noms d’oiseaux sont de plus en plus mal connotés.

Un dernier point, en ce qui concerne les déficits publics, évidemment trop importants, surtout lorsqu’ils ne sont pas utilisés pour construire l’avenir, mais pour léguer à nos enfants et petits enfants une dette de plus en plus insurmontable. Ce n’est pas parce que les véritables richesses sont pour la plupart, créées par les entreprises, grandes, moyennes, petites ou très petites, qu’il faille nécessairement ‘taper’ sur les fonctionnaires, ou sur leur nombre, pas nécessairement optimal. Si on veut traiter intelligemment et efficacement ce problème, c’est d’abord en s’interrogeant sur leur efficacité, vis-à-vis du service public que tout état devrait assurer à ses concitoyens et administrés.

Il y a de bonnes dépenses publiques, et sûrement aussi de mauvaises dépenses publiques. C'est exactement ce qu'a dit Marine Le Pen le 12 janvier 2012, ce qu’elle a aussi rappelé à d’autres reprises. Oui, il faut sans doute diminuer certaines dépenses, comme les dépenses liées à  immigration et à l’Europe, et augmenter certaines recettes, en luttant vraiment contre les fraudes sociales et fiscales.


Arrêtons d'avoir peur dès qu'une belle âme prétend que le FN s'embarque dans une voie sans issue. Les entreprises ont besoin de stabilité, mais aussi d'un secteur public cohérent. Ce n'est pas être anti-entreprises que de le dire. Quand j'entends des prétendus économistes qui n'ont jamais travaillé dans des entreprises, cela me navre. Mais, à l'inverse, il ne suffit pas d'être entrepreneur pour se prétendre économiste.

Commentaires

  1. Cher Professeur Lemaire, merci pour votre mise au point.
    Comme vous le savez, les charges pesant sur les entreprises ont explosé ces dernières années. Les chefs
    d'entreprise demandent tous une baisse massive des charges. Pouvez vous nous indiquer la position du FN sur ce sujet essentiel? En arrêtant l'immigration,
    les subventions à l'Europe, les gabegies des collectivités locales, les subventions (34 milliards d'Euros aux associations), on peut faire des économies... sans oublier le patriotismes économique et le protectionnisme intelligent.
    Merci
    Meilleur voeux de succès pour les élections Municipales de Perpignan.

    RépondreSupprimer
  2. En Europe, il y a des nouvelles dépenses qui vont apparaître.

    Ces nouvelles dépenses vont venir s’ajouter aux dépenses déjà existantes : nous allons vivre l’explosion des dépenses publiques.

    En Europe, aucun Etat ne respectera la soi-disant “règle d’or”.

    Croire à l’équilibre budgétaire des Etats européens, c’est croire au petit papa Noël.

    Lundi 25 novembre 2013 :

    La transition énergétique coûtera des centaines de milliards d’euros en Europe.

    La transition énergétique nécessitera des centaines de milliards d’euros d’investissements pour l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne au cours des prochaines décennies, selon une étude publiée lundi par la grande-école HEC Paris et le cabinet de conseil Kurt Salmon.

    Le constat est implacable : ce sont des centaines de milliards d’euros que nos pays vont devoir financer au cours des deux prochains décennies pour atteindre leurs objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre, souligne l’étude.

    Les trois pays passés sous revue représentaient à eux seuls 40% de la consommation pétrolière de l’Union européenne en 2012. Ils ont chacun emprunté des trajectoires différentes pour réduire la dépendance de leur économie aux énergies fossiles émettrices de CO2.

    La facture devrait être la plus élevée pour l’Allemagne, qui a engagé sa sortie du nucléaire et recherche un nouveau modèle de croissance économique en favorisant les énergies renouvelables.

    Jusqu’à 400 milliards d’euros seront nécessaires d’ici à 2030 pour financer la transition, sans que l’impact sur l’emploi puisse être quantifié avec précision, estiment les auteurs de l’étude.

    Cela correspond à un tiers de l’effort engagé pour la réunification de l’Allemagne et de l’Ouest et de l’Allemagne de l’Est (1300 milliards d’euros), soulignent-ils, évoquant notamment comme pistes de financement une augmentation des prix de gros de l’électricité et de la tonne de CO2.

    La facture pourrait même atteindre 580 milliards d’euros en 2050.

    http://www.romandie.com/news/n/_La_transition_energetique_coutera_des_centaines_de_milliards_d_euros_en_Europe_21251120131208.asp

    RépondreSupprimer
  3. Production industrielle en zone euro :

    Août 2013  : + 0,9 %.
    Septembre 2013 : baisse de 0,2 %.
    Octobre 2013 : baisse de 1,1 %.

    Jeudi 12 décembre 2013 :

    Zone euro : la production industrielle chute de 1,1% en octobre.

    La production industrielle a contre toute attente chuté de 1,1% en octobre dans la zone euro, selon des données publiées jeudi par l'office européen de statistiques Eurostat.

    A rebours de ce recul, les analystes tablaient sur une légère progression (+0,2%) en octobre, après une baisse de 0,2% en septembre (chiffre révisé).

    RépondreSupprimer
  4. Décidément, l'Allemagne est en train de construire une Europe allemande.

    Lisez cet article :

    Europe : austérité, acte III en vue !

    Berlin va proposer des "contrats de compétitivité et de croissance". Une façon de modeler encore l'Europe à l'image de l'Allemagne.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20131217trib000801475/europe-austerite-acte-iii-en-vue-.html

    RépondreSupprimer
  5. En décembre 2011 et février 2012, la Banque Centrale Européenne a prêté 1019 milliards d’euros aux banques privées. Durée du prêt : trois ans. Taux d’intérêt : seulement 1 %.

    Résultat : échec total. Les banques privées prêtent de moins en moins aux entreprises. L’économie réelle n’a pas du tout profité de cet argent.

    Zone euro : les crédits au secteur privé accentuent leur recul en novembre.

    L'octroi de crédits au secteur privé en zone euro a accentué son recul en novembre, avec une baisse de 2,3% sur un an, après un repli de 2,2% en octobre et de 2% en septembre, a annoncé vendredi la Banque centrale européenne (BCE).

    Initialement, le recul d'octobre avait été évalué à -2,1%.

    Les crédits aux entreprises non-financières ont continué de nettement se dégrader avec une baisse de 3,9% sur un an en novembre, contre -3,8% en octobre et -3,6% en septembre, a précisé l'institution monétaire de Francfort dans un communiqué.

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_les_credits_au_secteur_prive_accentuent_leur_recul_en_novembre23030120141045.asp

    Depuis décembre 2011, avec les centaines de milliards d'euros du LTRO, les banques privées prêtent de moins en moins à l'économie réelle, aux particuliers, aux entreprises privées.

    Mais en revanche, chaque banque privée a préféré prêter à son Etat.

    Italie :

    En 2007, les banques privées italiennes détenaient 12 % du PIB en obligations de l'Etat italien.

    Fin 2013, les banques italiennes détiennent 28 % du PIB en obligations de l'Etat italien !

    Espagne :

    En 2007, les banques privées espagnoles détenaient 7 % du PIB en obligations de l'Etat espagnol.

    Fin 2013, les banques espagnoles détiennent 30 % du PIB en obligations de l'Etat espagnol !

    Sans le vouloir, la BCE a créé de colossales bulles obligataires en Europe.

    Et ces bulles obligataires deviennent de plus en plus gigantesques.

    Regardez les graphiques 3a et 3b :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=74349

    RépondreSupprimer
  6. Samedi 15 février 2014 :

    Un sondage explosif :

    Question de l'institut de sondage Ifop :

    "Vous personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à ce que la France remette en cause les accords de Schengen et restreigne les conditions de circulation et d’installation des citoyens européens sur son territoire ?"

    Personnes âgées de 18 à 24 ans : 60 % de favorables.
    25 à 34 ans : 54 % de favorables.
    35 à 49 ans : 62 % de favorables.
    50 à 64 ans : 59 % de favorables.
    65 ans et plus : 57 % de favorables.
    Total : 59 % de favorables.

    L'Europe sous le choc : 59% des Français favorables à une restriction des conditions de circulation et d’installation des Européens dans le cadre des accords de Schengen

    Les Français se disent majoritairement favorables à une limitation de la circulation des immigrés européens en France, et donc à une remise en cause du traité de Schengen. C'est un des piliers de la construction européenne qui est ainsi contesté par l'opinion publique.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/59-francais-favorables-restriction-conditions-circulation-et-installation-europeens-dans-cadre-accords-schengen-jerome-fourquet-982672.html?page=0,0

    RépondreSupprimer
  7. Le référendum suisse et le sondage Ifop du samedi 15 février 2014 disent la même chose :

    les peuples veulent vivre à l’intérieur de frontières NATIONALES.

    Au XXème siècle, l’Europe a vu plusieurs constructions supranationales s’effondrer, mais ça, c’était à l’est de l’Europe.

    Et ça ne nous concernait pas : c’était loin, ça se passait en Europe de l’est, ce n’était pas nos proches voisins.

    Nous avons lu dans les journaux ce qui se passait en Europe de l’est : l’effondrement de l’Autriche-Hongrie, l’effondrement de la Tchécoslovaquie, l’effondrement de la Yougoslavie, l’effondrement de l’URSS, l’effondrement des constructions supranationales situées en Europe de l’est.

    Mais au XXIème siècle ?

    Qu’allons-nous voir au XXIème siècle ?

    Nous allons voir, comme d’habitude, l’effondrement des constructions supranationales. Mais il y a une grande différence :

    l’effondrement des constructions supranationales, ça va se passer en Europe de l’OUEST.

    Les 28 peuples d’Europe de l’OUEST vont détruire une construction supranationale, mais cette fois-ci, nous n’allons pas le lire dans les journaux, nous n’allons pas le regarder à la télévision.

    Cette fois-ci, nous allons le vivre, nous allons le faire nous-mêmes, dans nos 28 nations.

    Cette fois-ci, nous allons reprendre le contrôle de nos lois nationales, nous allons reprendre le contrôle de nos frontières nationales, nous allons reprendre le contrôle de notre monnaie nationale, etc.

    En Europe de l’ouest, le XXIème siècle sera le siècle du retour des nations. Le XXIème siècle sera le siècle du retour des peuples.

    Surtout, le XXIème siècle sera le siècle du retour des souverainetés nationales.

    L’expérience supranationale aboutit à un désastre.

    La parenthèse supranationale est en train de se refermer.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/59-francais-favorables-restriction-conditions-circulation-et-installation-europeens-dans-cadre-accords-schengen-jerome-fourquet-982672.html?page=0,0

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Ce que nous dit l'évolution du bilan de la BdF sur le quoiqu'il en coûte

Déficit commercial et dettes, qui s’en soucie vraiment

Quand la France roule ses dettes!