Helicopter Money, ou la manne monétaire tombée du ciel


Monnaie hélicoptère, ou manne miraculeuse

Bruno Lemaire, lesamoureuxdelafrance2020.fr

Quand le ‘philanthrope’ Soros et le président Macron semblent être d’accord pour suggérer que la monnaie pourrait être distribuée par hélicoptère ou, dit autrement, distribuée à chacun de façon uniforme et universelle, j’avoue avoir quelques doutes.

Simple ‘détail’ technique ?
Il est certain que d’un point de vue « technique monétaire », rien ne semble plus simple. Il suffirait que la banque centrale européenne inscrive à son bilan, au passif, quelques milliers de milliards d’euros supplémentaires et, à son actif, en « contrepartie » de cette émission monétaire non encore distribuée, une « créance perpétuelle sur le peuple européen ». En dehors de ‘menus’ détails, tout d’abord parce qu’il n’y a pas de peuple européen et ensuite parce que la notion de « créance perpétuelle » a peu de légitimité, les standards comptables seraient respectés, actif et passif resteraient équilibrés.

Des comptes individuels à la banque centrale ?
On pourrait même imaginer qu’au passif de la banque centrale, où se situent habituellement les comptes de dépôt des banques commerciales, on crée 300 millions de comptes individuels représentant la totalité de la population de la zone euro, la gestion de ces comptes individuels étant éventuellement déléguée aux banques centrales nationales, voire aux banques commerciales elles-mêmes.
Les traités actuels ne permettent sans doute pas d’entériner ce procédé. Mais vu les entorses que la BCE s’est autorisée à faire depuis le début du « QE européen », en mars 2015, aggravées encore depuis que la BCE a déclaré récemment qu’elle achèterait toutes les dettes plus ou moins solides qu’elle trouverait sur le marché ou qui lui seraient « offertes » par les banques commerciales, ce n’est sans doute pas cela qui l’arrêterait, même si la cour constitutionnelle allemande semble ne pas être de cet avis

Une monnaie dénaturée et dévalorisante.
Au-delà de ces détails juridico-techniques, mes objections sont d’une autre nature. On peut déjà noter, point que j’ai déjà abordé dans des billets précédents, que l’argent qui semblerait tomber du ciel, ou de la planche à billets virtuels de la BCE, diluerait l’argent qui existe déjà, argent qui, en principe, représente un  "titre de créance accepté par un groupe, et fonction du travail déjà réalisé et jugé utile par le groupe"

Quelle quantité ?

Un autre point à soulever concernerait la quantité de « pluie monétaire » qui tomberait ainsi du ciel : qui déciderait de cette quantité, à quelle fréquence, et suivant quel type de ruissellement, distribution universelle et uniforme dans chaque compte, ou avec un principe cher aux énarques qui nous gouvernent, à savoir une usine à gaz tentant de tenir compte de critères de discrimination plus ou moins objectifs.

Comment faire confiance à des dealers monétaires ?
Le point le plus important, et sans doute essentiel, reste le suivant : comment faire confiance à un système qui a vu les marchés financiers et les banques se partager le pouvoir, celui de disposer et/ou de profiter de l’« héroïne monétaire » qui a vu le peuple et les différents états devenir accrocs aux dettes, publiques et privées. 
Je ne crois donc pas qu’injecter un peu plus de monnaie dans le système, même une monnaie apparemment gratuite, soit la solution idoine si l’on veut réellement changer de monde, et faire une part plus belle aux véritables travailleurs, ceux que l’on a superbement ignorés avant le début de la pandémie actuelle.

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