Le miracle des dettes!
Le (pseudo-)miracle des dettes
Bruno Lemaire, fête du travail et fête de Jeanne d'Arc 2020
Nos experts auraient-ils trouvé un ersatz du mouvement
perpétuel. De même qu’ils semblent penser que l’on peut récolter sans avoir semé, ils nous présentent les emprunts, émis certes en ce moment à taux zéro,
comme la pierre philosophale qui va transformer la monnaie émise à cette
occasion en véritable monnaie
Mouvement perpétuel ou manne céleste.
Il n’y a pourtant aucun exemple dans l’histoire que l’on
puisse se nourrir sans travailler, et ce, depuis le paradis perdu. Le travail
peut être plus ou moins pénible, manuel ou intellectuel, mais sans production
préalable, point de "rétribution". Le travail peut être salarié ou
non, obtenu par servage, esclavage ou "librement", mais c’est une
des rares lois dont on peut être sûr.
Au travail, mais pas moi.
Et pourtant, on essaye de nous "vendre" depuis 50
ans, avec plus ou moins de talent, que ce sont « aux autres » de
travailler, qu’on peut avoir des revenus « non gagnés » sans que
personne ne soit lésé. On nous a même vendu, mais ceci est une autre histoire,
que c’était aux travailleurs français de nourrir l’Afrique, pendant que les
travailleurs chinois nourrissaient l’Europe.
Une dette gagée sur une non-activité.
C’est ainsi que la banque de France vient d’émettre 111
milliards d’euros supplémentaires, au premier trimestre 2020, en compensation implicite du trou du PIB (évalué pour le moment à 140 milliards, soit 5,8%,
pour ce même trimestre).
Qui va payer ?
Et personne, au moins dans le monde politique ou médiatique,
ne semble s’interroger sur le fait qu’émettre une monnaie, ne correspondant à
aucune activité, d’un montant correspondant, quand même, à 5% de la dette
publique actuelle, déjà himalayenne, devrait pour le moins soulever la question
de la dette et de son remboursement.
Le « travail », vache à lait perpétuelle !
De fait, de deux choses l’une. Ou cette dette ne sera jamais
remboursée, et la monnaie émise diluera "simplement" la monnaie
actuelle, en pénalisant évidemment ceux qui ont des économies, de l’épargne, puisque
leur monnaie, qu’elle ait été ou non gagée sur un véritable travail, sera
dévalorisée d’autant.
Ou bien cette dette devra être remboursée, et on aura alors
une double peine pour les travailleurs. Non seulement ce qu’ils auront gagné
précédemment sera dévalué, mais il faudra qu’eux-mêmes ou leurs enfants travaillent
encore davantage, non seulement pour avoir le même niveau de vie, le même
pouvoir d’achat, mais aussi pour rembourser cette dette émise, sinon
décidée, par la banque centrale, censée représenter leurs intérêts mais
qui, de fait, ne semble obéir qu’à l’intérêt de ceux qui profitent de leur
travail.
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