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Affichage des articles du mai, 2020

Plaidoyer pour l'instauration d'une monnaie complémentaire

Bruno Lemaire, lesamoureuxdelafrance2020 L'argent semble couler à flots de nos jours. On ne sait s'il faut remercier la BCE de sa générosité qui l'a conduite à envisager la distribution de 1500 milliards d'euros en quelques mois, en s'asseyant pour cela sur un traité monétaire qu'elle s'était jurée de défendre "coûte que coûte". Ou bien encore s'il faut remercier la peur créée par un virus étrange qui a mis à l'arrêt la France pendant l'équivalent d'un mois plein. Quoiqu'il en soit, cet argent, s'il n'est pas utilisé pour réindustrialiser la France, pour y relocaliser ses industries qui naguère encore en faisaient sa grandeur, pour redonner du travail à ses concitoyens dont certains auraient presque perdu tout espoir de vivre dignement et honnêtement de leur travail le monde d'après sera, comme le dit Houellebecq, pire que le monde d'avant. Bien sûr, certains esprits chagrins, peut être guidés par le s

BonsDachatImportExport

Bruno Lemaire, économiste (rédigé en mai 2020, amendé (dernière phrase) en juillet 2022) Que préférez-vous, que l' avalanche monétaire de la BCE/BdF aille à l'étranger pour qu'il achète des produits "made in France" ou qu'elle aille à des français pour qu'ils achètent des produits "made in China". Bien entendu, une meilleure solution serait que l'avalanche monétaire aille à des français pour qu'ils achètent français : d'où l'intérêt que cette "monnaie de singe" (comme dirait Pierre Jovanovic) soit réservée à un « acheter français » : des bons d’achat spécifiques ne pouvant acheter QUE des produits « made in France » serait une meilleure solution. Certains appellent cela une «  monnaie complémentaire  » Ce n'est évidemment qu'un pis-aller- mais faute de grives ... Oui, je sais, cette monnaie est "caca", elle n'est gagée que sur du vide , sur le futur, sur des anticipations, pas sur du

Monnaie_de_singe_et_PIB

Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC Monnaie de singe et PIB, ou comment aggraver la catastrophe. La covid19, ou le coronavirus, en dehors d’une querelle sémantique sur le genre du fléau correspondant, vont révéler la faiblesse de notre économie, et l’aveuglement de nos experts , ces mêmes experts qui dénoncent une chute historique, %, 10%   plus encore, du PIB français pour 2020 Le PIB, indicateur de la richesse d’un pays et des dépenses de ses résidents. Quelles que soient les critiques que l’on puisse émettre sur le concept du PIB (Production Intérieure Brute) et sur le fait qu’il sert d’indicateur universel pour mesurer la richesse d’un pays, sa définition est acceptée par tous, à savoir : PIB = CF + FBCF + (X-M), avec CF la consommation finale, FBCF la formation brute de capital fixe (l'investissement), X les exportations et M les importations. Cette formulation arithmétique ne doit pas faire oublier que le PIB n’est autre que la somme des dépenses réali

BanquiersTiersDeConfianceOuFaiseursDeMiracles

Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC Comment nos banquiers sont passées de tiers de confiance à des faiseurs de miracle! Rappelons-nous : la monnaie doit inspirer confiance, pour ‘mériter’ ses trois caractéristiques décrites par Aristote, unité de compte, moyen de paiement, réserve de valeur . Il n’y a de richesses que d’hommes. En fait, implicitement, la monnaie est un «  titre de créance monnaie est un titre de créance sur n’importe quel individu d’un groupe, dès lors que cette créance correspond à un travail déjà réalisé et jugé utile  » Ce n’est donc, en principe et par construction, qu’un témoin comptable de ce que le groupe a validé comme richesse. Sans remonter à Midas, qui le premier a oublié ce principe, à savoir qu’il n’y a de richesse que ce qui a pu être fait, fabriqué ou extrait par le travail humain, ou sans citer Jean Bodin, pour qui «  il n’est de richesse que d’hommes   » contentons nous de nous intéresser aux cent dernières années qui ont vu le dé

No limit Money

par Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC, lesamoureuxdelafrance2020.fr Un déluge de monnaie, invention diabolique ou manne divine. Les milliers de milliards, de dollars ou d’euros, injectés par la Réserve Fédérale US ou la Banque Centrale européenne, ne semblent pas perturber grand monde ! Q. Pourquoi pas, après tout c’est ce que font les banques centrales depuis des années… Certes, mais jusqu’à présent ces injections monétaires se montaient à quelques centaines de milliards, entre 50 et 80 milliards mensuels pour la BCE entre mars 2015 et décembre 2018. L’ordre de grandeur actuel n’est plus le même, entre 2500 milliards sur 4 ans et 1500 milliards, et peut être davantage, sur 3 mois. Q. Il fallait bien couvrir les manques à gagner liés au Covid_19, on parle de 10% du PIB. Effectivement, la baisse d’activités due au confinement et à la peur instillée par la pandémie a mis à l’arrêt de nombreuses entreprises et organisations, et on peut même penser que la ba

Helicopter Money, ou la manne monétaire tombée du ciel

Monnaie hélicoptère, ou manne miraculeuse Bruno Lemaire, lesamoureuxdelafrance2020.fr Quand le ‘philanthrope’ Soros et le président Macron semblent être d’accord pour suggérer que la monnaie pourrait être distribuée par hélicoptère ou, dit autrement, distribuée à chacun de façon uniforme et universelle, j’avoue avoir quelques doutes. Simple ‘détail’ technique ? Il est certain que d’un point de vue « technique monétaire », rien ne semble plus simple. Il suffirait que la banque centrale européenne inscrive à son bilan, au passif, quelques milliers de milliards d’euros supplémentaires et, à son actif, en « contrepartie » de cette émission monétaire non encore distribuée, une « créance perpétuelle sur le peuple européen » . En dehors de ‘menus’ détails, tout d’abord parce qu’il n’y a pas de peuple européen et ensuite parce que la notion de « créance perpétuelle » a peu de légitimité, les standards comptables seraient respectés, actif et passif resteraient équilibrés. Des c

Confiance, crédit et monnaie

Comptabilité et monnaie dans une économie moderne ? Bruno Lemaire, mai 2020 (lesamoureuxdelafrance2020.fr) Un débat s’est ouvert récemment sur internet : la création monétaire repose-t-elle nécessairement sur des dettes  ? En allant plus loin encore dans cette direction, pourquoi ne pas se poser la question suivante : à quoi sert réellement la monnaie ? Sans confiance, pas d'échanges possibles. J’ai défendu à maintes reprises que la monnaie était un "titre de créance accepté par ungroupe, et fonction du travail déjà réalisé et jugé utile par le groupe" , expression dans laquelle trois termes sont fondamentaux, créance , travail utile , et groupe. Si un boulanger vend sa baguette 1.30€ alors que dans sa zone de chalandise le même type de baguette est venu un euro, ce montant de 1.30€ ne sera pas nécessairement validé par le groupe, l’utilité de son travail étant jugée inférieure au montant demandé. L'échange bien contre monnaie peut être différé, pas l

Le miracle des dettes!

Le (pseudo-)miracle des dettes Bruno Lemaire, fête du travail et fête de Jeanne d'Arc 2020 Nos experts auraient-ils trouvé un ersatz du mouvement perpétuel. De même qu’ils semblent penser que l’on peut récolter sans avoir semé , ils nous présentent les emprunts, émis certes en ce moment à taux zéro , comme la pierre philosophale qui va transformer la monnaie émise à cette occasion en véritable monnaie Mouvement perpétuel ou manne céleste. Il n’y a pourtant aucun exemple dans l’histoire que l’on puisse se nourrir sans travailler, et ce, depuis le paradis perdu. Le travail peut être plus ou moins pénible, manuel ou intellectuel, mais sans production préalable, point de "rétribution". Le travail peut être salarié ou non, obtenu par servage, esclavage ou "librement", mais c’est une des rares lois dont on peut être sûr. Au travail, mais pas moi. Et pourtant, on essaye de nous "vendre" depuis 50 ans, avec plus ou moins de talent, que ce

Recolter avant de semer, fondement du système actuel

Veut-on récolter avant de semer? Bruno Lemaire, lesamoureuxdelafrance2020 Parler de monnaie « authentique », c’est-à-dire gagée sur le travail déjà réalisé comme opposé à de la monnaie fausse, qu’elle soit légale ou non, a paru choquer pas mal de personnes parmi les quelques « experts » qui s’interrogent encore sur la nature de la monnaie. Comptabiliser ce qui n’existe pas encore, une folie ? Et pourtant, n’est-il pas irrationnel, et même déraisonnable, de vouloir comptabiliser ce qui n’a pas encore été fait, alors que la monnaie a été inventée essentiellement, dès l’époque des pharaons ou des sumériens, pour compter, pour mesurer, ce qui a été produit et ce qui reste à consommer après les récoltes. La monnaie est une unité de compte. Sans production, pas de surplus, et donc nul besoin de comptabilité, nul besoin de monnaie. Ce fut une évidence de bon sens pour toutes les périodes qui ont précédé la nôtre, et cela restait encore le cas dans nos campagnes encore ré