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La Fin du "quoi qu'il en coûte"! Qui va payer, et quand?

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  La date de la fin du « quoi qu’il en coûte » peut interroger. L’étude, pas toujours passionnante mais toujours instructive, de l’évolution des bilans de la Banque de France   révèle des coïncidences de dates sur lesquelles certains esprits chagrins pourraient s’interroger. Après les 800 milliards ( 797.7 exactement) de hausse de son bilan, en 2020, soit une augmentation relative de 52% , associée à une augmentation des réserves bancaires de 84% ( 448 milliards ), l’émission d’argent magique s’est fortement ralentie en 2021 . C’est ainsi que la monnaie centrale, c’est-à-dire la base monétaire, directement gérée par la Banque de France, notée M0, a moins progressé en 2021, pour atteindre « seulement » 1476.1 milliards fin 2021, contre 1250.5 milliards fin 2020 (et 775 milliards fin 2019) Les réserves des banques, elles, ont aussi continué à augmenter, moins vite elles aussi, en augmentant de décembre 2020 à décembre 2021 de 205 milliards. Le « narratif » de la gestion du COVI

Des dettes indexées sur l’inflation!

  Des dettes indexées sur l’inflation : à quoi jouent Bercy et France Trésor. Incompétence ou roulette russe: notre ministre de l'économie croirait-il à ses propres fables sur une inflation qui serait bientôt à la baisse? Pour ma part, j’avais évalué en juin 2021 que l’inflation sur la décennie 2022-2032 atteindrait 100% en cumulé, soit environ 7.2% en rythme annuel. Avec un rythme annuel de 8%, il ne faudrait que 9 ans pour que les prix ne doublent, et avec une inflation annuelle d 9%, les prix doubleraient en huit ans. Quand on constate que, sur les 18 derniers mois les prix de l’alimentaire ont augmenté de 20%, ces prévisions, corroborées par d’autres économistes ou financiers comme Charles Sannat, Charles Gave, Olivier Delamarche ou Philippe Béchade, ces deux derniers de l’équipe des « Econoclastes », correspondent à un pari très risqué. De fait, il faut savoir que les 3000 milliards de dettes publiques ne sont pas faites pour être remboursées, sinon partiellement, mais pou

Quand la France roule ses dettes!

 Quand la France roule ses dettes, ce sont les (contribuables) français qui sont roulés. (Bruno Lemaire, ancien doyen associé d’HEC, économiste et essayiste, le 7 mai 2023) Plus précisément, c’est France Trésor qui nous manipule quand il fait appel, semaine après semaine, aux « marchés financiers », qui n’obéissent pas vraiment aux prétendues « lois du marché ». Depuis la pas si-fameuse loi de janvier 1973 , il nous est souvent dit que   la France ne peut plus s’endetter aussi facilement qu’avant, car le Trésor, c’est à dire l’Etat Français et ses (trop) nombreuses administrations, directement ou par l’intermédiaire de Bercy, ne peut plus s’endetter directement auprès de la Banque de France. C’est presque vrai, théoriquement, mais c’est complètement faux, dans la pratique, surtout depuis quelques années, depuis l’assouplissent quantitatif lancé par Mario Draghi, président de la BCE, en 2015, et surtout depuis l’année 2020 et le «  quoiqu’il en coûte  » (aux contribuables franç

Pour une souveraineté monétaire, indispensable!

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  La souveraineté monétaire, nécessaire à la France, est-elle possible ? Depuis la naissance de l’Euro, dans sa première phase, en 1999, puis lors de sa généralisation, début 2002, la France semble avoir perdu à tout jamais sa souveraineté monétaire, même si certains placent la perte de sa souveraineté dès 1973. Mais peu importe pour le moment. La France n’est pas souveraine, en ce domaine comme dans tant d’autres, puisque les décisions concernant l’émission de monnaie, sous forme scripturale ou matérielle, ne lui appartient pas, ou plus. Avant de nous demander si l’on peut changer cette situation, commençons par l’exposé de certains faits concernant la santé économique de la France, et son évolution sur les deux dernières décennies Depuis l’intégration de la France dans l’Union Européenne Monétaire, la zone euro, virtuellement en 1999 mais réellement au premier janvier 2002, la situation économique de la France n’a cessé de se dégrader. Certes, d’autres raisons que le passage à

La France s’enfonce de plus en plus dans le déclassement

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  Comment le nier, même la Banque de France le laisse entendre. Les « petits hommes gris » que raille parfois Pascal Praud sur CNews ont parfois du bon quand on sait les décoder et ne pas leur donner trop de pouvoir. C’est ainsi qu’en relisant les comptes-rendus émis par la Banque de France depuis 5 ans sur la balance des paiements et la position nette de la France, il est aisé de voir que le déclin de la France parait inéluctable, si rien n’est fait pour que cela change. La seule année relativement favorable est l’année 2021, année post-confinement et pré-électorale : seuls les mauvais esprits s’attarderont sur cette coïncidence. Il est vrai qu'en 2022, "annus horibilis", les « sanctions anti-Russie » ont coûté très cher à la France, les importations énergétiques ayant augmenté de presque 70 milliards, alors que pour notre ministre de l’économie, «le budget est à un euro près ». Il voulait peut être dire : à quelques dizaines de milliards près. Notons aussi qu’

Echanges commerciaux avec une monnaie commune

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  Les échanges commerciaux dans une zone ayant une monnaie commune, comme l’euro.  (par Bruno Lemaire, économiste, ancien doyen associé d'HEC) L’euro, monnaie commune de l’union européenne monétaire, a une particularité. Les échanges internes à un même pays de l’U.E.M. sont libellés en euros, ainsi que les échanges entre deux pays différents, dès lors qu’ils appartiennent à l’union européenne monétaire. Et, pourtant, cette monnaie n’est pas une monnaie unique , mais une monnaie commune. De fait chaque pays de cette U.E.M. a sa propre banque centrale, pour la France c’est la Banque de France, pour l’Allemagne c’est la Bundesbank, pour l’Espagne c’est Banco de España, etc.   Si l’euro était une monnaie unique, et pas une monnaie commune, il n’y aurait qu’une unique banque centrale pour l’ensemble des pays de l’U.E.M., ce qui n’est pas le cas. Alors, certes, on peut ne pas voir de différence entre l’euro français et l’euro allemand. Et pourtant, c’est bien le cas. C’est cette dist