Contrôle ou fermeture des frontières : levons toute ambiguïté et autres fantasmes
Oui, on peut contrôler nos frontières, sans les bloquer, et même en les fluidifiant.
Par Bruno Lemaire,
économiste, club Idées Nation, ancien responsable recherche et développement
chez IBM conseil.
Les adversaires de Marine Le Pen,
sans aucun scrupule, prétendent que la candidate patriote aux élections
présidentielles veut fermer les
frontières. Plus c’est simpliste, plus cela marche, ou semble marcher.
Et pourtant c’est aussi faux que de
déclarer que de mettre un péage de type
électronique – les voies marquées T sur les postes de contrôle des
autoroutes – rendrait la circulation moins fluide, alors que c’est le contraire
qui se produit.
Chaque jour on décrit au chaland
potentiel les merveilles que nous apporteraient les nouvelles technologies de l’information
et des télécommunications, les fameuses TIC et l’ère numérique, et l’on serait
incapable de contrôler nos frontières sans les fermer. De qui se moque t-on ?
De l’électeur, assurément.
Il ne s’agit évidemment pas de barrer
les frontières, ni même de ralentir les flux frontaliers entre l’Allemagne (ou
la Belgique) et la France, ou entre l’Italie (ou l’Espagne) et la France, mais
de s’assurer que TOUT ce qui traverse la frontière, que ce soit des hommes ou des
marchandises, soit en règle et reconnu à chaque passage de frontière.
Une carte électronique, un badge, serait accordé à chaque personne,
l’équivalent d’une carte vitale ou d’une carte d’identité munie d’une puce
permettant le contrôle à distance – tout à fait comme une carte de télépéage .
Pour les marchandises, qui arrivent
le plus souvent en camion porte container, un code barre ou son équivalent plus moderne, et plus facile encore à
scanner, contiendrait toutes les informations utiles pour décrire le chargement
exact. Là encore, aucune difficulté pour déterminer, sans aucun ralentissement,
le type de chargement transporté. La société de transport aurait rempli une
fiche préalable, au moment du chargement, et elle aurait reçu la pièce
numérisée correspondante. Il n’y aurait ni plus ni moins de contrôle aléatoire
pour vérifier que le contenu transporté correspond bien à ce qui a été déclaré.
On peut même penser que le flux sera
fluidifié, contrairement au scénario catastrophe de madame Morano qui
imagine des heures d’attente à chaque frontière.
Non, mesdames et messieurs les
experts européistes béats, les filtres que veut mettre en place Marine Le Pen
pour mieux contrôler nos frontières ne
sont pas des barrages, mais des écluses, et les technologies modernes
permettraient à la fois un meilleur contrôle et une plus grande fluidité.
On aurait ainsi à la fois plus de sécurité et plus d’efficacité.
Mais cela, nos adversaires ne veulent pas l’entendre. Reconstruire des frontières
efficaces n’est pas dans leur idéologie, hélas. Ils ne veulent pas comprendre
que l’on puisse être à la fois pour
les échanges, aussi équilibrés que
possible, et pour un protectionnisme,
et une protection, intelligents.
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