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Rembourser sa dette à « prix cassés » : l’enfumage continue

Billet d’humeur.

Le journal « Le Point »  dans un article daté du 12 nov. 2012 nous raconte une bien belle histoire.
La Grèce, tout en soumettant les plus fragiles de ses concitoyens à une austérité de plus en plus grande (perte effective de 25% de leur pouvoir d’achat en 4 ans), va « racheter à prix cassés sa dette ». Mais il ne faut surtout pas dire explicitement qu’on lui fait un cadeau. Sans cette pression de la dette, toujours à la limite de l’insupportable, comment imposer des réformes à un peuple soi-disant souverain.

Imaginez le dialogue suivant, entre votre banquier et vous-même : « Cher client, vous me devez 30 millions. Il faut que vous rachetiez cette dette, disons pour 15 millions (les prix « cassés » dont parle Le Point) Par ailleurs, je vous prête ces 15 millions, puisque vous ne les avez pas, et, de plus, je vous les prête à un taux inférieur de moitié à l’ancien taux. Signez là, mais n’en parlez à personne ».
Pourquoi ? Parce que sinon tous les débiteurs voudront avoir la même remise….

Il faut donc cacher cela, à tout prix, en particulier à tous nos compatriotes surendettés qui  ne pourraient comprendre cette générosité envers l’Etat grec – et surtout ses banques. Pour enfoncer le clou, et montrer le sérieux de telles mesures, nos « experts » continuent à écrire, d’un ton docte, les pires sottises comme :

Selon des documents qui ont filtré ces dernières semaines, la zone euro et le FMI avaient déjà calculé que les mesures annoncées ne permettraient de ramener la dette qu'à 126,6 % du PIB en 2020, laissant entendre qu'il faudrait d'autres initiatives ultérieures pour revenir au seuil de 124 %, comme promis.

Ces ‘prévisions’ sont grotesques: comment prévoir à 8 ans le ratio de dettes/PIB, surtout à la décimale près. C’est sans doute histoire de faire sérieux: les experts se battent sur les décimales ...

Tout cela pour quoi : pour « sauver » l’Euro… et pour faire oublier que la fameuse « lutte contre la finance » décrétée au Bourget par le candidat F. Hollande a accouché d’une souris.

De fait, tout est fait par le système, et donc par ceux que Marine Le Pen appelle, à juste titre, les commis de la haute finance, pour faire croire que nos dirigeants agissent pour le bien de leurs concitoyens, alors que c’est tout le contraire : c’est cela l’enfumage. Dire que l’on est sérieux, qu’on lutte contre les dépenses inutiles, alors que c’est le lobby des marchés financiers et des banques que l’on choit.

Ainsi, au lieu d’une réforme bancaire redonnant la souveraineté monétaire à l’Etat, en séparant les institutions gérant nos moyens de paiement des institutions de crédit et de financement, on ne parle plus que d’une réformette visant à contrôler vaguement les activités les plus spéculatives. La « City » n’a pas grand-chose à craindre de notre président normal. Circulez, il n’y a rien à voir, « nous » veillons,  disent ces messieurs du système.

Commentaires

  1. Jeudi 13 décembre 2012 :

    Accord trouvé au sein de l'UE pour contrôler les banques.

    Après 14 heures de discussions, les 27 Etats de l'UE sont parvenus dans la nuit de mercredi à jeudi à Bruxelles à un accord unanime sur la supervision unique des banques de la zone euro. Le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier, parle d'un "grand premier pas vers l'union bancaire".

    Selon l'accord conclu jeudi, les banques qui présentent plus de 30 milliards d'euros d'actifs, qui pèsent plus de 20% du produit intérieur brut du pays d'origine (sauf si leurs actifs sont inférieurs à 5 milliards d'euros), ou qui bénéficient d'un programme d'aide européen, seront supervisées directement par la BCE.

    Les autres établissements resteront surveillés par leur superviseur national, la BCE pouvant, à tout moment, reprendre la main si elle le juge nécessaire. Au total, le ministre français Pierre Moscovici a estimé le nombre de banques supervisées directement par la BCE entre 150 et 200.

    http://www.romandie.com/news/n/Accord_trouve_au_sein_de_l_UE_pour_controler_les_banques15131220120733.asp

    La Banque Centrale Européenne a dans ses livres 209 milliards d'euros d'actifs pourris.

    Déjà, le 16 décembre 2010, les contribuables de la zone euro avaient été obligés de recapitaliser la Banque Centrale Européenne : les contribuables de la zone euro avaient été obligés de payer 5 milliards d'euros pour recapitaliser en urgence la BCE.

    La Banque Centrale Européenne a dans ses livres 209 milliards d'euros d'actifs pourris, et elle a un capital de 10,76 milliards d'euros.

    La Banque Centrale Européenne est devenue la pire "bad bank" du monde.

    La Banque Centrale Européenne est devenue une gigantesque fosse à purin.

    Et c'est la Banque Centrale Européenne qui va superviser les banques privées ?

    C'est une blague ?

    Non, franchement, c'est une blague ?

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