La_déflation_c-est_maintenant
La
déflation, c’est maintenant …
Par Bruno Lemaire,
secrétaire général d’Idées Nation
Essayons d’y voir clair, plutôt que d’utiliser le langage
pédant cher aux ‘experts’ de toute sorte.
L’économie française, et peut être européenne, est en panne,
c’est-à-dire que nous ne produisons pas plus de biens et services qu’il y a 6
ou 7 ans, pour une population qui s’est
accru pourtant de près de deux millions de personnes, et un chômage qui s’est
accru de plus d’un million d’âmes.
Notre pouvoir d’achat moyen, qui, pour certains s’est simplement
transformé en simple pouvoir de survie, a donc lui aussi diminué.
Quant à la hausse des prix, plus couramment appelée « inflation »,
elle n’a jamais été aussi faible, du moins officiellement.
Alors, succès ou échec que cette inflation tant décriée ?
Faut-il rappeler que pendant les « trente glorieuses »,
de 1947 à 1973 (pas tout à fait trente ans donc …) la croissance française
était de l’ordre de 5%, avec une inflation du même ordre, ce qui ne gênait que
les « rentiers », pas les « travailleurs », et ce avec un chômage
quasiment inexistant.
Alors non, l’inflation n’est pas un mal absolu : le
véritable danger, serait une hyperinflation, c’est-à-dire une inflation incontrôlable.
Mais nous en sommes bien loin.
Cela étant, pourquoi une inflation (officielle) si faible
est-elle dommageable ?
Pour une raison bien simple, ceux qui ont de l’argent,
beaucoup d’argent, préfèrent investir, ou spéculer, là où le marché monte – à la
Bourse par exemple – plutôt que dans un secteur où les prix stagnent, voire
baissent. Qui va acheter, pour les revendre, des marchandises, lorsque l’on
craint que les prix à la revente soient plus bas encore que les prix d’achat.
Certes les « petits », les « sans grade »,
aimeraient bien acheter « à prix bas ». Mais eux n’ont déjà plus le
moyen d’acheter quoique ce soit.
Forcer les « riches » ou les « gros rentiers »
à dépenser ? Comment ? Ce n’est sûrement pas en faisant appel à leur
sens civique que cela peut marcher, et les inciter à sortir de la « trappe
à liquidités » évoquée par Keynes.
Lorsque l’on voit les sommes énormes injectées par la BCE
dans l’économie européenne, mais qui se retrouve simplement dans les bilans des
banques ou les comptes des spéculateurs, c’est à dire dans l’économie
financière, et non dans l’économie réelle, celle de tous les jours, celle des
commerçants, artisans, entrepreneurs , ménages, on voit bien que ce n’est pas
en jouant sur la quantité de monnaie, ou même sur le taux d’intérêt, qu’il faut
agir.
Non, c’est en faisant en sorte que l’argent, qui existe,
soit à la disposition de tous ceux qui en ont besoin, dans la consommation
comme dans la production et, par-dessus-tout, que cet argent ne soit pas
thésaurisé. En d’autres termes, que l’argent soit périssable, comme toute autre
marchandise. C’est la seule façon de lutter contre cette panne de consommation
et d’investissement ‘physique’ dénoncée par nos élites, mais qui se gardent
bien d’y apporter le moindre remède, de peur de déranger leurs « amis de
la finance ».
C’est pourtant d’une profonde réforme du système monétaire
et financier dont la France a besoin.
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