Les solutions archaïques du gourou Attali
Les
solutions archaïques du gourou Attali
Par Bruno Lemaire,
secrétaire général du Club Idées Nation.
Jacques Attali, tout en aimant bien enfoncer les portes
ouvertes d’un air inspiré : oui la « croissance » française est
à zéro, oui les déficits publics vont être plus proches de 5 % que de 3,
oui l’argent « dort » dans les coffres ou les tiroirs a livré ce
matin, à un journaliste ébahi, ou esbaudi, ses recettes immédiates de sortie de
crise. En un mois, on pourrait sauver Hollande, sauver le PS, sauver la France,
et pourquoi pas, sauver le monde…
A la base de tout cela, un seul fil rouge : chercher l’argent
dans le bas de laine des éventuels droits de succession.
Puisque l’argent ne sort pas – la (pas si) fameuse trappe à
liquidités de Keynes - faisons le sortir en supprimant les droits de succession
pour tous les investissements, dans la pierre ou l’acier, dans l’immobilier ou
les machines-outil, qui seraient réalisés les deux prochaines années.
Et puis, pour couronner le tout, car il fallait bien que
Attali, le mondialiste, fasse un peu référence à l’Europe, pourquoi ne pas
relancer des grands travaux européens, histoire de faire payer un peu l’Allemagne,
qui ne semble pas vraiment décidée à utiliser un peu de ses excédents
commerciaux colossaux pour aider sa voisine d’outre-Rhin.
Voilà comment, à partir d’un diagnostic exact, mais que
chacun peut faire aussi, à savoir que la France va de plus en plus mal, en
dépit de toutes les promesses de François Hollande et de son manuel d’économie,
et de Manuel Valls, le ci-devant gourou de François Mitterrand en revient à des
recettes éculées, qui n’ont jamais marché et, qui, de plus, semblent à la fois
fort peu sociales et socialistes : privilégier l’argent transmis à l’argent
gagné, privilégier la rente à l’action.
Non, la seule solution pour que l’argent circule vers l’économie
réelle, est de pénaliser la spéculation, de faire en sorte qu’un argent qui
dort ne soit pas préféré à un argent utile, qui circule et qui favorise les
échanges. Il ne s’agit pas non plus, autre variante aux « recettes »
d’Attali, d’injecter de plus en plus de monnaie ou d’avoir un taux d’intérêt
proche de zéro, voire négatif, comme a tenté de le faire le directeur – non élu
lui non plus – de la BCE.
Non, ce qu’il faut faire, c’est qu’il soit plus avantageux
de vendre biens et services que d’attendre des jours meilleurs, et, surtout, qu’il
soit plus intéressant d’acheter des marchandises que de stocker son argent au
fond d’un coffre-fort ou de spéculer sur les variations de tel ou telle action,
de telle ou telle matière première, de telle ou telle monnaie. Tant que les
échanges financiers représenteront de 50 à 60 fois les véritables échanges, les
‘solutions’ à la Attali-Braghi n’ont aucune chance de fonctionner.
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