Pour une nouvelle Europe, de coopération entre Nations souveraines
L’Europe souhaitée par le FN est une Europe de coopération entre les
Nations
Tribune libre de Bruno Lemaire, Club Idées Nation
La France est en Europe, la France a fait l’Europe, mais pas l’Europe
actuelle, celle d’une Europe atlantiste, et attentiste, aux ordres des
Etats-Unis et à la remorque de la puissance économique dominante, à savoir l’Allemagne.
L’Europe qu’il faudrait construire, ou reconstruire, est une Europe des
Nations – et des libertés - ancrée sur des nations indépendantes, souveraines,
et coopérant entre elles.
Prenons maintenant l’exemple de la France, en tant que nation souveraine,
indépendante, et ouverte aux coopérations avec d’autres nations.
Pour être souveraine, il faut que la France retrouve son indépendance dans
les domaines monétaires, législatifs, sociaux et fiscaux. Nous en sommes bien
loin.
Pour la souveraineté monétaire, le diagnostic est simple, le remède à peine
moins : il faut faire renaître une monnaie nationale, un franc souverain,
qui s’articulerait avec d’autres monnaies nationales grâce à un système
monétaire international, proche de l’écu ancien – sans ses imperfections – ou sur
un euro redevenu monnaie commune, et non monnaie unique, simple instrument de
compte en fait. La France exportait avant l’euro, monnaie unique, elle
exportera encore après. La « petite » différence : depuis la
naissance de l’Euro, nous avons accumulé, si l’on peut dire, 550 milliards de
déficit commercial, qui était pourtant nul avant 2002.
Il ne s’agit donc nullement, comme nos adversaires, voire certain de nos
presque électeurs, l'affirment, de fermer les frontières, ou de restreindre les échanges.
Bien au contraire, nous sommes pour des échanges équilibrés, que ce soit pour
les flux de capitaux, de biens, de services, ou de personnes. C’était l’esprit
des débuts de l’ONU, c’était l’esprit de la charte de la Havane.
Bien loin de bâtir des barrages, nous sommes pour construire des écluses de
régulation de ces divers flux, écluses qui, dans le secteur des échanges commerciaux,
transformeront en quelque sorte notre maison France en une immense maison d’import-export.
Messieurs les entrepreneurs, messieurs les commerçants, messieurs les
importateurs, vous voulez importer : parfait. Alors rapprochez-vous des
exportateurs pour équilibrer toutes ces demandes, ô combien légitimes. Pour
cela, en dehors de votre savoir-faire entrepreneurial, vous serez accompagnés,
voire aidés, par un État stratège, qui établira un ou plusieurs marchés, de gré
à gré ou plus ouverts encore, de « droits à importer ». Ces droits à
importer pourront tenir compte des déficits commerciaux entre secteurs, entre
pays, entre zones géographiques, mais aussi de l’empreinte environnementale et
sociale des biens ou des services que l’on cherche à échanger, avec un objectif
prioritaire, celui d’équilibrer les échanges.
C’est par la recherche incessante de cet équilibre que nous pourrons réellement coopérer
entre nations, que ce soit à l’intérieur d’une nouvelle Europe, l’Europe des
Nations et des Libertés, ou plus largement encore, dans un monde redevenu
multi-polaire pour lequel la coopération aura commencé à remplacer la
compétition sauvage si chère à la mentalité anglo-saxonne.
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